Façonner demain, aujourd'hui

Rapport d'activités 2024 - 2025

"Enabel entend résolument résister au démantèlement du système de solidarité internationale. La coopération internationale est essentielle au dialogue, à la stabilité et à la paix."

Jean Van Wetter
Directeur général, Enabel

Picture of Jean Van Wetter

Paix & Stabilité

Ukraine: Comment reconstruire en mieux

Aerial view of the historic monuments of Kyiv with the Independence Monument in the foreground
Aerial view of a desert area with a herd of cattle crossing a road

En mai 2024, le gouvernement belge a approuvé le programme BE-Relieve Ukraine, coordonné par Enabel, pour soutenir la reconstruction durable de l’Ukraine, avec un budget de 150 millions d’euros provenant de la taxation des avoirs russes gelés. Les activités d’Enabel se concentrent sur les régions de Kyiv et de Tchernihiv, dans des secteurs clés : énergie, santé, éducation et emploi. L’objectif est de rebâtir mieux et de renforcer la résilience des communautés.

Dans le domaine de l’énergie, Enabel soutient la transition vers une économie circulaire et décarbonée. En 2024, 49 générateurs ont été livrés à deux entreprises d’utilité publique à Tchernihiv et à 35 écoles à Kyiv. Le programme assure 16,5 MW d’électricité de réserve pour 44 villes et 50 établissements scolaires. En 2025, plus de 250 générateurs et des chaudières mobiles seront déployés pour garantir le chauffage des bâtiments publics.

En santé et protection sociale, Enabel vise à renforcer un système centré sur les patient·es. Du matériel de rééducation a déjà été fourni au Centre de Borodyanka pour soutenir les anciens combattants. En partenariat avec Patients of Ukraine, Enabel s’attaque aussi à l’impact psychologique de la guerre.

Dans le secteur de l’éducation, Enabel et le ministère de l'Education construisent des abris dans les écoles pour protéger les élèves des attaques. Avec Expertise France, l’agence réhabilite deux écoles d’enseignement professionnel à Chernihiv. Enabel développe également des formations adaptées aux réalités locales.

Enfin, l’approche Team Belgium vise à renforcer les liens entre institutions belges et ukrainiennes, et à impliquer le secteur privé belge dans la reconstruction, en soutenant l’adhésion de l’Ukraine à l’UE.

De l’importance de maintenir notre engagement

Dans notre monde interconnecté, le progrès, l’innovation et la culture transcendent les frontières – tout comme les crises. Face à la propagation des conflits, les solutions purement nationales ne suffisent plus. Dans des régions complexes comme le Sahel, la montée des régimes militaires et du sentiment anti-occidental a conduit plusieurs acteurs européens à se retirer. Pourtant, un tel désengagement risque d’aggraver l’instabilité.

Naviguer à travers les changements de cap géopolitiques

Les agences européennes présentes au Sahel doivent composer avec l’évolution des dynamiques géopolitiques, en conciliant les priorités politiques de leur gouvernement national et leurs objectifs de coopération. Même sans position commune de l’UE, elles continuent à jouer un rôle crucial dans le soutien aux pays en état de fragilité, contribuant à leur résilience et à la stabilité européenne. Leurs activités portent sur des enjeux majeurs : migration, sécurité, énergie et transition environnementale. Agir sans traiter les causes de l’instabilité serait non seulement inefficace, mais contreproductif.

Moins de concurrence, plus de coopération

Avec 72 % de ses projets dans des environnements fragiles, Enabel agit sur la prévention des crises et le renforcement de la résilience face aux défis sociaux et environnementaux. L’expérience montre que la coopération internationale reste essentielle pour la sécurité et la prospérité mondiale. En parallèle, nous devons repenser notre engagement. Renforcer la collaboration entre organisations, et ancrer les approches localement : en s’appuyant sur les autorités locales, la société civile, les jeunes, les femmes ou encore les diasporas.

Une vision intégrée de la paix et de la sécurité

Pour rester pertinents, il est essentiel de reconnaître le lien entre coopération et défense. Une meilleure coordination entre ces deux secteurs accroîtra l’impact, au sein comme en dehors de l’Europe.

Cette approche intégrée se traduit concrètement au Burkina Faso, où plus d’un million d’enfants sont déplacés et 6.000 écoles fermées en 2024. Enabel y collabore avec les autorités éducatives régionales, les communautés locales et les enseignant·es pour assurer la continuité de l’apprentissage : cours de rattrapage, soutien psychosocial et programmes de radio éducative ont permis à plus de 10.000 enfants de poursuivre leur scolarité malgré la crise.

L’identité légale est un autre enjeu clé. En 2020, moins de la moitié des faits d’état civil étaient enregistrés, limitant l’accès aux droits pour de nombreuses personnes déplacées. Enabel a soutenu, avec des partenaires comme Children Believe, la modernisation du système d’état civil, permettant à plus de 10.000 enfants d’obtenir un certificat de naissance, ouvrant l’accès aux soins, à l’éducation et réduisant les risques d’apatridie.

Des progrès et une paix durables nécessitent des investissements stratégiques pérennes dans la prévention des crises, la justice sociale et économique, et le renforcement de la résilience. Plus qu’un investissement dans des pays individuels, il s'agit d’un investissement pour la paix mondiale. 

Soutenir la reconstruction et la résilience à Gaza 

Depuis octobre 2023, Gaza subit des frappes incessantes, détruisant des infrastructures essentielles comme les hôpitaux, les écoles et les services publics. Cette dévastation a privé la population d’accès à des besoins fondamentaux tels que la nourriture, l'eau, les soins de santé et la protection de base.

À l’instar de ses activités en Ukraine, Enabel s'engage à soutenir la reconstruction de Gaza aux côtés de partenaires locaux et internationaux. Notre approche couvre des domaines essentiels comme l'éducation, la santé, la planification urbaine et le redressement économique. Un programme bilatéral est mis en œuvre en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, avec des actions réactivées à Gaza pour répondre aux besoins urgents.

La réadaptation physique des personnes et des communautés est essentielle. Le conflit a causé la mort d'au moins 47 000 personnes (janvier 2025), et a provoqué un traumatisme généralisé, avec des niveaux élevés de stress post-traumatique, notamment chez les enfants. Enabel travaille avec des partenaires pour fournir des soins psychosociaux et créer des espaces sûrs pour les filles et les femmes, offrant des services de santé et de droits sexuels et reproductifs.

Le secteur de l'éducation est particulièrement touché, avec 92 % des écoles endommagées et plus de 745 000 élèves privés d'enseignement. Enabel prévoit de soutenir les espaces d'apprentissage temporaires et de créer de nouveaux établissements dans des zones sûres. Des cours de rattrapage seront également mis en place.

La gestion des débris est une priorité pour garantir la sécurité et soutenir la reconstruction. L’enlèvement des décombres et la gestion durable des déchets seront essentiels pour faciliter les efforts de reconstruction.

Enabel soutiendra également la reprise économique par des emplois à court terme, en aidant le personnel enseignant, les infirmiers et les petites entreprises encore actives.

Notre engagement reflète l’attachement de la Belgique à la paix et à la stabilité, et s’aligne entièrement sur le consensus international plus large selon lequel une solution à deux États est la seule voie vers un avenir juste, durable et porteur d’espoir tant pour les Palestinien·nes que pour les Israélien·nes.

Climat & environnement

La science au service du climat

Avec 18 % des réserves mondiales d’eau douce, le bassin versant des lacs Tanganyika et Kivu joue un rôle crucial à l’échelle mondiale. Il constitue une ressource vitale pour près de huit millions de personnes vivant sur leurs rives, tout en abritant l’un des écosystèmes les plus riches en biodiversité. Cependant, ces ressources subissent une pression croissante, exacerbée par les phénomènes climatiques extrêmes.

Le projet TAKIWAMA (Tanganyika Kivu Water Management Project), mis en œuvre par Enabel et la GIZ, a pour objectif de garantir une gestion durable de ces ressources, de préserver les écosystèmes et d'assurer un avenir stable pour les habitants de la région. Depuis 2019, Enabel collabore avec l'Autorité du Lac Tanganyika (ALT), réunissant les quatre pays riverains (Tanzanie, République Démocratique du Congo, Zambie, Burundi), pour établir un réseau de surveillance environnementale des eaux du lac.

Lors de la première phase, quatre laboratoires régionaux ont été réhabilités et équipés pour analyser la qualité des eaux. La station d’épuration de Bujumbura, seule infrastructure d’assainissement du lac, a été renforcée, et des actions de gestion des déchets ont été menées à Kigoma, en Tanzanie. La seconde phase du projet vise à élargir ces initiatives et à renforcer l’approche scientifique, en développant de nouveaux centres de surveillance environnementale.

Le projet s'appuie sur un large réseau scientifique, dont le Centre commun de recherche de l’Union européenne, l’Université de Liège, l’Université de Milano-Bicocca, l’Université du Burundi et la Société zoologique de Francfort. Lors de la COP29, la Région wallonne a annoncé un financement de deux millions d’euros pour la construction de deux centres de surveillance en Zambie et en Tanzanie et l'extension des stations météorologiques.

Enfin, Enabel collaborera avec l’Institut Géographique National belge pour harmoniser les réseaux topographiques des pays riverains, mieux comprendre les impacts environnementaux, tels que l’érosion et les inondations, et orienter les politiques publiques afin de préserver les lacs à long terme.

TAKIWAMA illustre l’importance d’une action collective face aux enjeux climatiques et environnementaux - démontrant que la préservation des ressources naturelles passe par une coordination efficace entre les États, la communauté scientifique internationale et les populations locales. 

Interview

De l’aide à l’investissement 

Joseph Ng'ang'a
Envoyé spécial pour Mission 300

Joseph Nganga est actuellement Envoyé spécial pour Mission 300, une initiative conjointe de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement visant à fournir d’ici à 2030 un accès à l’électricité à quelque 300 millions de personnes en Afrique subsaharienne. Il est l’ancien vice-président pour l’Afrique de Global Energy Alliance for People and Planet, une figure clé dans le domaine de l’énergie et du climat en Afrique. M. Nganga concentre son action sur la promotion d’investissements durables pour stimuler le développement positif de l’Afrique sur le plan climatique.   

Cette section présente un extrait de l’entretien. L’entretien complet est disponible via ce lien ou en cliquant sur le bouton en bas de la page.

L’aide au développement est de plus en plus sous pression à travers le monde. Quelle en est selon vous la raison ? 

Cette vague de changements est conditionnée par plusieurs facteurs. De nombreux gouvernements finançant le développement international subissent une pression budgétaire immense, ce qui leur laisse deux options : soit augmenter les impôts — une mesure souvent impopulaire sur le plan politique — soit réduire les dépenses, en ciblant généralement ce qui semble le moins contestable, comme l’aide extérieure. A cela s’ajoute un sentiment de fatigue croissant dans le chef des donateurs. L’aide est octroyée depuis longtemps, ce qui pousse certains à se demander quand les bénéficiaires deviendront autonomes. Et enfin, il y a aussi le contexte politique mondial dans lequel les États se replient de plus en plus sur eux-mêmes, ce qui rend l’aide au développement moins attrayante.  

Il pourrait cependant y avoir un aspect positif à la crise actuelle de l’aide au développement : elle pousse les pays africains à réexaminer leurs propres capacités et talents, tout en offrant aux citoyen·nes l’occasion de demander des comptes à leurs dirigeant·es. C’est aussi une occasion pour les acteurs du développement de repenser leur façon de faire les choses. Le véritable défi réside dans l’arrêt brutal de l’aide, qui risque de jeter le bébé avec l’eau du bain. 

À mesure que la coopération internationale évolue, comment pouvons-nous passer des modèles traditionnels à un narratif plus équitable, fondé sur le partenariat et reflétant les défis et opportunités mondiaux d’aujourd’hui ?  

D’entrée de jeu, Enabel a pris les devants pour repenser la coopération internationale -  en s’assurant qu’outre l’appui le plus vital, nous mettions aussi en place des partenariats à long terme, axés sur la recherche de solutions. La question clé est la suivante : comment opérer en tant que véritables partenaires, plutôt que dans une dynamique traditionnelle de bénéficiaire-bienfaiteur ?
De véritables partenariats peuvent générer de puissantes opportunités gagnant-gagnant. Forte de son expertise en matière d’infrastructures, de transport maritime et d’hydrogène, la Belgique est bien placée pour collaborer avec des pays africains comme la Sierra Leone, qui se développe dans ces domaines. Ainsi, le port en eau profonde de la Sierra Leone a le potentiel de devenir un hub stratégique en l’Afrique de l’Ouest- mais pour libérer ce potentiel, il faut à la fois des technologies et des financements.  

Il est crucial de combler les lacunes en matière d’information et d’aligner les capacités de la Belgique sur les besoins de la Sierra Leone et sur les projets prêts à l’investissement. Le port d’Anvers-Bruges, qui offre un modèle solide, non seulement en termes de développement portuaire, mais aussi de gestion efficace, pourrait s’avérer un partenaire précieux. En consacrant une partie de son budget de développement à la structuration d’un grand projet d’infrastructures en Sierra Leone, la Belgique pourrait contribuer à combler les lacunes critiques en matière d’infrastructures, soutenir la croissance économique et favoriser la création d’emplois. En retour, la Belgique exporterait son expertise, obtiendrait des retours sur investissement et renforcerait ses liens dans la région, faisant de ce partenariat une collaboration véritablement mutuellement bénéfique. 

Quel rôle Enabel et les acteurs belges peuvent-ils, selon vous, jouer pour faciliter la transition climatique et énergétique ?  

Je pense que le travail d’Enabel s’aligne sur l’évolution plus large de l’aide au développement traditionnelle vers des partenariats plus équitables et durables, qui appuient la transformation à long terme. En soutenant les ministères des Finances, comme au Mozambique, Enabel aide les gouvernements à intégrer les priorités climatiques dans la planification nationale et les stratégies économiques. Ce type de soutien renforce l’appropriation locale, essentielle pour faire avancer des initiatives telles que l’approche de Plateforme Pays, où la coordination entre acteurs publics et privés est vitale pour obtenir un impact à grande échelle. 

Toutefois, pour que ces stratégies attirent de véritables investissements, l’autre côté de la table - ceux qui disposent du capital, de la technologie et des infrastructures - doit également reconnaître les opportunités d’investissement. C’est à ce niveau qu’Enabel pourrait jouer un rôle clé de facilitatrice : en aidant les gouvernements à les identifier et à les façonner, notamment à travers des cadres ou outils numériques permettant de structurer les données et l’analyse des projets, et en les présentant de manière à ce qu’elles trouvent un écho auprès du secteur privé belge et européen. 

Dans le contexte du Sommet africain sur le climat, la Belgique pourrait offrir une expertise précieuse en matière de technologie et de modèle d’entreprise. En tant que partenaire de la première heure du Sommet de cette année, Enabel pourrait jouer un rôle clé pour s'assurer que ces expertises soient intégrées dans les discussions, tout en contribuant à façonner un récit mettant en avant le potentiel de l’Afrique. 

Il est essentiel d’accroître la sensibilisation ; c’est pourquoi nous pourrions faciliter des échanges directs entre les entreprises belges et les parties prenantes africaines, notamment par le biais de rencontres ciblées et le développement d’instruments concrets, tels que des protocoles d’accord (MoU), qui pourraient être formalisés lors du Sommet. 

Lutte contre la désertification : solutions locales, impact régional 

Depuis mai 2022, Enabel met en œuvre un ambitieux programme climatique régional au Sahel, couvrant le Burkina Faso, le Niger, le Mali et le Sénégal. Ce programme vise à lutter contre la désertification croissante et les sécheresses prolongées qui menacent l'équilibre écologique et socio-économique de la région. L'objectif est de restaurer 10 000 hectares de terres dégradées par pays, soit 40 000 hectares au total, tout en impliquant activement les communautés locales dans la gestion durable des ressources naturelles.

Les communautés au cœur de la restauration écologique 

 Toute action durable commence par une concertation locale avec les communautés des régions d’action. Ces réunions permettent d’identifier les ressources, infrastructures hydrauliques et terres à restaurer, tout en définissant les usages futurs des sites réhabilités : agriculture, pastoralisme ou préservation de la biodiversité.  Ainsi au Burkina Faso, la priorité est donnée à l’agriculture, au Niger, les terres restaurées sont utilisées pour le pâturage, et au Sénégal, la mise en défens permet la régénération naturelle de la végétation.

Des résultats tangibles à l’échelle nationale 

Les actions menées portent déjà leurs fruits à l’échelle nationale. Au Burkina Faso, 3 000 hectares de terres ont été restaurés pour l’agriculture. En partenariat avec TreeAid, 28.000 arbres produisant des produits forestiers non ligneux (ressources issues de la forêt telles que les graines, champignons, fruits des arbres – à l’exception du bois) ont été plantés, et offriront une récolte durable. Au Niger, 500 hectares sont désormais exploités comme zone de pâturage durable. Au Sénégal, 500 hectares ont été mis en défens, favorisant la régénération naturelle des sols. Enfin, au Mali, la restauration des berges du fleuve Niger contribue à lutter contre l’érosion et à protéger les terres agricoles et infrastructures.

Dans les quatre pays, la formation et l’autonomisation des femmes et des jeunes sont au cœur des activités. Au travers d’un partenariat avec l’ONG Eclosio, nous soutenons par exemple près de 200 groupements féminins au Sénégal dans la valorisation des produits forestiers non ligneux : des formations sur la collecte durable, la transformation des produits et l’appui à la mise sur le marché permettent de soutenir ces femmes dans des activités génératrices de revenus climato-sensibles. 

Connecter l'Afrique et l'Europe

Relier, connecter, prospérer : les corridors stratégiques en Afrique 

Dans un monde où la fluidité des échanges économiques a un impact important sur la compétitivité des États, les infrastructures de transport représentent bien plus que de simples équipements logistiques : elles constituent le socle des dynamiques géopolitiques contemporaines, et un élément central du développement économique de l’Afrique. 

C’est pourquoi l’Union européenne a lancé le Global Gateway - un plan d’investissement visant à mobiliser 150 milliards d’euros en Afrique d’ici 2027 - pour le développement d’infrastructures durables et connectées. Le transport est un de ses domaines prioritaires. Enabel y joue un rôle actif en appuyant la modernisation de plusieurs corridors, notamment sur les axes Cotonou-Niamey, Abidjan-Lagos, Abidjan-Ouagadougou et Dar es Salaam-Kigoma

Un corridor stratégique est bien plus qu’un simple lien entre centres de production et marchés : il facilite aussi la circulation des personnes, en particulier dans les zones rurales. Avec 80 % du commerce extérieur africain transitant par ses ports, les infrastructures portuaires sont essentielles, notamment pour les pays enclavés comme ceux du Sahel.

Le corridor Cotonou-Niamey, par exemple, relie le port de Cotonou (au Bénin) aux marchés intérieurs du Sahel (notamment au Niger et au Burkina Faso), impactant ainsi quelque 34 millions de personnes sur environ 1000 kilomètres d’axes routiers.

Enabel, en partenariat avec le Port d’Anvers-Bruges, accompagne la modernisation du port, renforçant ses infrastructures, sa compétitivité et sa durabilité, ce qui a permis d’augmenter de 45 % le flux de marchandises et d’obtenir la certification Ecoport.

À l’autre extrémité du continent, le corridor Dar es Salaam-Kigoma en Tanzanie s’inscrit dans une dynamique similaire : de concert avec le Port d’Anvers-Bruges, TradeMark Africa et ONU Habitat, Enabel travaille pour optimiser les opérations et le transit des biens dans le port de Dar Es Salaam. TradeMark Africa fournit un appui précieux via la numérisation des processus douaniers et la gestion des barrières non tarifaires.

Plus qu’une initiative logistique et économique, les couloirs stratégiques visent également et surtout à renforcer l’autonomie et le pouvoir d’action des populations : entrepreneurs, agriculteurs et communautés locales jouiront directement de la modernisation des infrastructures.  

Enabel promeut également des approches respectueuses de l’environnement — qui minimisent l'empreinte carbone des infrastructures et encouragent l’adoption de modes de transport écologiques — faisant des corridors stratégiques des leviers essentiels pour un avenir durable et inclusif.

Le corridor Cotonou-Niamey, par exemple, relie le port de Cotonou (au Bénin) aux marchés intérieurs du Sahel (notamment au Niger et au Burkina Faso), impactant ainsi quelque 34 millions de personnes sur environ 1000 kilomètres d’axes routiers.

Enabel, en partenariat avec le Port d’Anvers-Bruges, accompagne la modernisation du port, renforçant ses infrastructures, sa compétitivité et sa durabilité, ce qui a permis d’augmenter de 45 % le flux de marchandises et d’obtenir la certification Ecoport.

À l’autre extrémité du continent, le corridor Dar es Salaam-Kigoma en Tanzanie s’inscrit dans une dynamique similaire : de concert avec le Port d’Anvers-Bruges, TradeMark Africa et ONU Habitat, Enabel travaille pour optimiser les opérations et le transit des biens dans le port de Dar Es Salaam. TradeMark Africa fournit un appui précieux via la numérisation des processus douaniers et la gestion des barrières non tarifaires.

Plus qu’une initiative logistique et économique, les couloirs stratégiques visent également et surtout à renforcer l’autonomie et le pouvoir d’action des populations : entrepreneurs, agriculteurs et communautés locales jouiront directement de la modernisation des infrastructures.  

Enabel promeut également des approches respectueuses de l’environnement — qui minimisent l'empreinte carbone des infrastructures et encouragent l’adoption de modes de transport écologiques — faisant des corridors stratégiques des leviers essentiels pour un avenir durable et inclusif.

L’UE et Enabel : un partenariat stratégique pour une croissance durable en Côte d’Ivoire 

Francesca Di Mauro
Ambassadrice de l'UE en Côte d'Ivoire

Cette section présente un extrait de l’entretien. L’entretien complet est disponible via ce lien ou en cliquant sur le bouton en bas de la page.

Quel est le rôle des partenariats entre l'UE, les États membres et des agences comme Enabel dans le renforcement de l’économie ivoirienne ?   

Avec un PIB qui croît autour de 7%, la Côte d'Ivoire est une des plus grosses économies d’Afrique de l’Ouest. C'est une économie locomotive, qui tire celles des autres, et qui attire aussi énormément de travailleurs de la sous-région. 

L'Equipe Europe - l'Union européenne, ses Etats membres, leurs agences de développement, les banques de développement, ainsi que la Banque européenne d'investissement - est très engagée en Côte d'Ivoire. Elle permet la bonne mise en œuvre de la stratégie Global Gateway – l'offre d’un paquet d’investissements de l'Union européenne aux pays partenaires - qui se décline en Côte d'Ivoire, en particulier dans les secteurs climat/énergie et transport avec les corridors stratégiques, ainsi que l’employabilité des jeunes.

La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao. Comment l’UE et ses partenaires comme Enabel accompagnent-t-elles la transition vers une filière plus durable et équitable ?  

Avec l'impact du Pacte vert européen, qui a été introduit depuis 2019 via notamment le règlement européen zéro déforestation (RDUE), l’UE en Côte d'Ivoire a commencé à travailler dans le secteur du cacao, afin de le rendre plus durable. Le RDUE va imposer dès la fin 2025 que les produits importés de l’international, mais aussi ceux produits en Europe, ne soient pas source de déforestation et qu’ils soient produits de manière légale. L’UE accompagne donc depuis quelques années le gouvernement ivoirien à se mettre en conformité. L’introduction de la norme africaine ARS 1000 pour le cacao durable est un bel exemple : celle-ci promeut la géolocalisation de tous les cacaoculteurs, ce qui amène à la traçabilité du cacao. 

A travers l'Initiative Equipe Europe Cacao Durable, nous nous attaquons aux trois éléments de la durabilité : l’aspect environnemental avec la réduction de la déforestation, l’aspect économique, en assurant l’accès à des revenus décents pour les producteurs, et l’aspect social en éliminant toutes les formes de travail des enfants. 

Ces aspects de durabilité sont traités à différents niveaux. Au niveau politique, lors du dialogue de partenariat Union Européenne-Côte d’Ivoire : une fois par an, nous nous rencontrons avec tous les ambassadeurs européens et les autorités ivoiriennes pour un dialogue politique sur plusieurs thèmes, de politique, de sécurité, mais aussi de durabilité.  Nous déployons également tous nous outils. Des appuis budgétaires, liés par exemple à des indicateurs sur les systèmes de supervision, de contrôle de la déforestation et du contrôle du travail des enfants. 

Des appuis techniques, dont celui avec Enabel, qui s'attaque à la question du revenu décent. Enabel travaille directement avec les coopératives, pour les renforcer en termes de marketing, de plan business, et aussi de techniques agricoles. L’objectif est qu'elles s'organisent mieux et qu’elles aient un pouvoir de négociation plus fort par rapport à ceux qui achètent le cacao. Car si les coopératives sont plus fortes, elles peuvent mieux négocier et donc obtenir un prix correct et des revenus décents pour les travailleurs. 

Et des prêts, comme celui avec la Banque européenne d'investissement (garanti par l’UE) qui s’attaque au reboisement de la Côte d'Ivoire. 

Soutenir les enseignant·es de demain

Face aux défis persistants des systèmes éducatifs en Afrique subsaharienne — pénurie d’enseignant·es qualifié·es, classes surchargées, manque de formation continue — l’Initiative régionale en faveur des enseignant·es en Afrique et pour l’Afrique (RTIA) apporte une réponse structurelle. Lancée dans le cadre de la stratégie européenne Global Gateway, elle bénéficie d’un financement européen de 100 millions d’euros et d’un financement belge additionnel de 4 million d’euros, et repose sur un partenariat entre la Belgique, la France, la Finlande, l’UNESCO et l’Union africaine.

Cette initiative se concrétise à travers des exemples pratiques qui visent à améliorer la qualité de l’éducation. En Tanzanie, le projet MEWAKA aide plus de 148.000 acteurs de l’éducation à accéder à des modules de formation d’e-learning et à les suivre. En Zambie, un projet utilisera des ordinateurs « Raspberry Pi » et le système de gestion de l’apprentissage Moodle pour améliorer le développement professionnel des enseignant·es dans des zones reculées et pour créer des cours personnalisés. Au Ghana, un projet institutionnalise l’apprentissage par le jeu pour favoriser l’inclusion en classe. Au Burkina Faso, l’outil « Imagier yam wekre » propose une méthode participative et ludique d’apprentissage avec 302 images sur 29 thèmes pour les enfants.

En 2025, Enabel nourrit l’ambition d’élargir son assistance technique à 25 ministères de l’Education, de soutenir huit projets innovants dans leur mise à l’échelle et de mettre en œuvre des outils d’éducation numérique dans plus de 28 écoles secondaires. En favorisant la coopération entre l’UE et l’Afrique, le programme soutient des valeurs communes et les objectifs de développement durable.

Santé pour tous·tes

Une étape clé pour la production de médicaments au Sénégal

La pandémie de COVID-19 a révélé les inégalités mondiales d’accès aux médicaments et aux vaccins, incitant l'Union africaine à se fixer un objectif ambitieux : d’ici 2040, l’Afrique devra produire localement 60 % de ses besoins en vaccins. Le Sénégal avance vers cet objectif avec le soutien d’Enabel et de l’initiative Team Europe sur la fabrication et l’accès aux vaccins, aux médicaments et aux technologies de la santé en Afrique (MAV+).

En décembre 2024, le Sénégal a atteint le niveau de maturité 3 en matière de réglementation des médicaments et des vaccins, un critère de l’OMS qui atteste de systèmes de régulation efficaces et reconnus à l’échelle internationale, garantissant qualité et sécurité. Cette étape renforce le secteur pharmaceutique sénégalais, attire des investissements et améliore l’accès aux produits de santé.

Depuis 2021, Enabel soutient le système de santé du Sénégal à travers un projet de 4 millions d’euros financé par la Belgique. Parmi les réalisations clés figurent la création de l'Agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique (ARP) en 2022, ainsi que des avancées dans la régulation, les inspections et la pharmacovigilance.

L’effort global de Team Europe a également soutenu la construction du site de production de vaccins MADIBA et d’une nouvelle installation de production de vaccins contre la fièvre jaune à l’Institut Pasteur de Dakar. Enabel a mobilisé l’expertise belge dans le cadre de l’approche Team Belgium, incluant Quamed, l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé et Sciensano.

Systèmes de santé résilients : L'engagement de la Fondation Gates

Gargee Ghosh
Présidente "Global Policy & Advocacy" à la Fondation Gates

Cette section présente un extrait de l’entretien. L’entretien complet est disponible via ce lien ou en cliquant sur le bouton en bas de la page.

Pourquoi la Fondation Gates a-t-elle décidé de s’associer à Enabel dans la lutte pour l’éradication du paludisme ?  

Notre travail se fonde sur la conviction que toutes les personnes, en particulier celles qui vivent dans des communautés défavorisées dans le monde entier, devraient pouvoir mener une vie saine et productive. Nous effectuons ce travail avec des partenaires aux quatre coins du monde ; nous avions d’ailleurs déjà collaboré avec le gouvernement belge à l’élimination de la trypanosomiase en République démocratique du Congo. Ce partenariat ayant débouché sur une conversation visant à explorer une collaboration plus poussée, nous y avons vu l’opportunité d’associer les efforts du gouvernement belge et d’Enabel en matière de renforcement des systèmes de santé aux nôtres déployés dans la lutte contre le paludisme. 

L’éradication du paludisme exige des systèmes de santé robustes pour garantir l’accès à des soins de qualité. De même, le renforcement des systèmes de santé peut tirer parti de la lutte contre le paludisme, qui permet de réduire la charge pesant sur les infrastructures de santé. Dans certaines régions, plus de 50 % des consultations médicales le sont pour cause de paludisme. En raison de son empreinte géographique, de son expertise sur le terrain et de ses solides relations avec les gouvernements partenaires, Enabel s’est dès lors avérée un partenaire intéressant pour notre Fondation. 

Pouvez-vous nous donner un aperçu des principales réalisations de notre partenariat au Niger et au Burundi ? De votre point de vue, quelles ont été les activités qui ont eu le plus grand impact ? 

Le renforcement des systèmes prenant du temps, il est encore tôt pour appréhender le plein impact de notre partenariat. Les effets sur le paludisme deviendront plus évidents une fois le programme pleinement opérationnel. Il n’en demeure pas moins que nous assistons déjà à des progrès considérables dans les feuilles de route nationales relatives aux demandes de financement du Fonds mondial de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, pour lesquelles Enabel apporte son appui au programme de lutte contre le paludisme.
En outre, une collaboration passionnante a vu le jour entre Enabel et Audere dans le domaine de la santé numérique ; quant au partenariat conclu entre Enabel et Blue Square sur la surveillance du paludisme, il est lui aussi très prometteur. 

Notre partenariat actuel comprend également la participation de Bluesquare, une société belge spécialisée dans les systèmes d’information sanitaire innovants, dans l’optique de renforcer la surveillance du paludisme. Quelle sera selon vous l’évolution du rôle des partenariats public-privé dans le secteur du développement international ? 

Le secteur privé est un acteur majeur de la santé et du développement à travers le monde, ses divers partenaires offrant une expertise spécifique et encourageant l’innovation. Le travail de Bluesquare en matière de gestion, d’intégration et de visualisation des données, combiné à ses approches novatrices de la collecte de données à partir de campagnes et de systèmes de routine, en est un excellent exemple. Les partenariats public-privé nous permettent de tirer parti des forces des deux secteurs, sur la base de valeurs communes, en favorisant l’innovation, l’efficience et la durabilité des efforts de développement international.

Ces partenariats s’avèrent de plus en plus importants au cœur d’un paysage du développement en pleine évolution. En effet, les secteurs public et philanthropique sont en mesure de réduire les risques des projets et des investissements afin d’encourager l’engagement du secteur privé dans des contextes à faible revenu qui auraient pu être perçus auparavant comme trop risqués.  

Croissance économique

Le rôle clé du secteur privé dans le développement

Enabel considère que le secteur privé joue un rôle essentiel dans le développement, en créant de la valeur ajoutée et des emplois. C'est pourquoi l'Agence collabore avec les gouvernements des pays partenaires pour améliorer l'environnement des affaires et soutenir les entrepreneur·es. En parallèle, Enabel travaille avec des entreprises belges, européennes et internationales, en tant que fournisseurs de ressources et de savoir-faire, dans le cadre de partenariats gagnant-gagnant, où les résultats commerciaux et les impacts en matière de développement sont tous deux importants.

Il existe diverses façons d'impliquer les entreprises dans la coopération internationale. De plus en plus, les entreprises de toutes tailles placent la durabilité au cœur de leurs stratégies, non seulement pour accroître leur part de marché, mais aussi pour garantir leur crédibilité à long terme. Elles sont conscientes du rôle qu’elles jouent dans le développement durable de la société.

Enabel agit en tant que facilitateur, contribuant à aligner les objectifs commerciaux et de développement. Tandis que les partenaires privés investissent par le biais de participations, de prêts ou de garanties, Enabel complète ces investissements en renforçant les acteurs locaux, en améliorant les chaînes d'approvisionnement et en abordant les pénuries de main-d'œuvre par la formation et le développement des compétences. Ces collaborations peuvent également s’inscrire dans le cadre de l’initiative Global Gateway de l’UE.

Pour encourager l’innovation, Enabel lance des appels à propositions. En collaboration avec le laboratoire d’innovation NIDO du Service public fédéral Stratégie et Appui (BOSA) de Belgique, Enabel a lancé un appel à idées innovantes pour soutenir le secteur laitier au Niger et au Mali, notamment en ce qui concerne les normes d’hygiène et de qualité, ainsi que pour renforcer la chaîne du froid. Au Niger, la startup IKIC.cool, basée à Louvain, a piloté une technologie de chaîne du froid pour améliorer la collecte du lait.

En Côte d’Ivoire, Enabel s’associe à Puratos, un fournisseur belge de produits de boulangerie industrielle, pour soutenir les cacaoculteur·rices dans l’amélioration des processus de fermentation et de séchage du cacao. Puratos complète ce projet par des investissements dans des unités de transformation du cacao et dans la formation des producteurs. Enabel soutient également le marketing, la gouvernance et facilite la certification Fairtrade en conformité avec les réglementations européennes sur la déforestation.

« Nous sommes fiers de notre collaboration avec Enabel et de notre réseau de coopératives grâce auxquels nous sommes en mesure de développer encore notre programme équitable Cacao Trace en Côte d’Ivoire. Cette approche axée sur la qualité crée davantage de valeur non seulement pour les agriculteur·rices, mais aussi pour nos client·es. L’expertise de l’équipe locale d’Enabel est indispensable sur ce plan. 
Raphael Audoin-Rouzeau, Global Cacao Trace programme manager, Puratos

Au Sénégal, Waterleau a signé un partenariat avec Wasser Aram pour équiper une station de traitement de l’eau dans le cadre de l’initiative PEM-WECCO, financée par l’UE. Grâce à ces partenariats, Enabel mobilise l’expertise privée pour un impact durable et inclusif.

Mobilité professionnelle et entrepreneuriat : des passerelles pour l’avenir 

Dans un contexte de transition démographique, une mobilité bien gérée devient un catalyseur de croissance inclusive et de développement durable. Enabel promeut la mobilité des compétences et l’entrepreneuriat comme leviers essentiels pour créer des opportunités, notamment pour les jeunes, tout en renforçant le développement socio-économique dans les pays d’origine et de destination.

La mobilité entrepreneuriale est au cœur des initiatives d’Enabel. À travers le programme « Pilots for Entrepreneurial Mobility » (PEM), Enabel soutient les écosystèmes d’affaires au Sénégal, en Côte d’Ivoire et en Belgique en favorisant des partenariats mutuellement bénéfiques entre entreprises. Les projets PEM Wecco’ et PEM N’Zassa permettent à des entrepreneur·es sélectionné·es de suivre des formations internationales, de réaliser des voyages d’affaires en Belgique et de bénéficier d’un accompagnement personnalisé. À ce jour, une soixantaine de partenariats ont été établis, aboutissant à des coentreprises, des collaborations import/export et des transferts de technologie.

Parmi les exemples figurent un partenariat entre la société belge Multi G et l’entreprise sénégalaise Askcare pour fournir des solutions de prévention du cancer du col de l’utérus dans des postes de santé ruraux, ou encore une collaboration entre Kanarimagik (Sénégal) et Jeux d’Eden (Belgique) dans les industries culturelles. En Côte d’Ivoire, Hans Compagnie s’est associée avec l’entreprise belge D-Carbonize pour proposer des services de bilan carbone.

La mobilité des compétences est tout aussi essentielle. Le projet THAMM (Towards a Holistic Approach to Labour Migration Governance), mis en œuvre au Maroc, en Tunisie et en Belgique, renforce la coopération entre services publics de l’emploi, centres de formation et entreprises dans des secteurs en pénurie comme les TIC, la construction ou l’industrie. Cette collaboration a permis de développer des outils et approches communes pour mieux faire correspondre l’offre aux besoins du marché du travail et harmoniser les standards de formation.

Ce n'est pas fini ! La version complète de notre rapport est disponible sur notre site web :

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Photos credits: Djibril Dia, Colin Delfosse, Momar Diol, Elias Halabi.
© Enabel

Two children on a bicycle in a West Bank town