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Rapport d'activités 2021 - 2022

Jeune femme avec des écouteurs tenant un pinceau et une sculpture

« Nous devons collaborer à l’échelon international en tant que partenaires. Non par charité, mais parce que nous vivons toutes et tous sur la même planète et faisons face aux mêmes défis. Nous nous rendons plus que jamais compte que nous sommes interconnecté·es aux quatre coins du monde. Qui et où que ce soit, les défis et les rêves sont souvent les mêmes. Et les préoccupations aussi. »
Meryame Kitir, Ministre Belge de la Coopération au Développement

Pour les activités 2021 - 2022, nous proposons une sélection d'histoires, petites et grandes, parfois accompagnées de chiffres éloquents, parfois de témoignages de personnes dont la vie a changé de manière significative.

Le rapport d'activités complet peut-être téléchargé sur le site web.

Vers une santé inclusive

Au Niger, des équipes de soins mobiles

Malgré les efforts du gouvernement, l’accès à des soins de santé de qualité reste un problème majeur au Niger. De nombreuses personnes y vivent dans des zones reculées et parfois dangereuses. Si elles peuvent se rendre dans le poste de santé de leur village pour les soins médicaux de base, il leur arrive néanmoins assez souvent de se retrouver devant une porte close, le poste n’ayant pas été approvisionné en matériel médical. En cas de problème médical plus important, elles doivent aller en ville. Mais il est impossible de s’y rendre à pied et elle est à des heures de route du village, ce qui constitue un obstacle majeur.  

En collaboration avec le ministère nigérien de la Santé, Enabel a élaboré une solution pour apporter une assistance médicale à la population.

Actives depuis 2019, des équipes de soins mobiles se rendent régulièrement dans les postes de santé avec du matériel, des médicaments et du personnel médical. Ainsi, les habitants et habitantes des villages environnants peuvent réellement compter sur les services de leur poste de santé. En outre, des services supplémentaires sont proposés chaque mois, de sorte à leur permettre d’y bénéficier d’autres prestations médicales, ce qui permet aussi de désengorger les plus grandes structures médicales.  

« Nous organisons des sorties chaque mois. Nous y proposons des consultations médicales : pour les femmes enceintes et les enfants qui doivent se faire vacciner, mais tout le monde peut nous consulter pour d’autres problèmes de santé aussi. » 
Dr Issaka Salifou

Quand les taxis-motos sauvent des vies

En Ouganda, la mortalité maternelle et infantile est encore très importante. Faciliter les déplacements des mamans sur le point d’accoucher peut sauver plus d’une vie.
A travers notre programme Wehubit, l'application Mama Rescue de l'organisation BrickByBrick a permis depuis 2021 à plus de 7.000 femmes d'arriver à temps à la maternité et mettre leurs enfants au monde en toute sécurité. 

« Plusieurs mères m’appellent à tout moment des villages voisins pour que je les emmène à l’hôpital afin de sauver leur vie ainsi que celle de leur bébé. »
Grace Nakintu, chauffeure pour Mama Rescue

Une appli qui change la vie

En Guinée, Enabel a développé un site web et une application mobile à destination des jeunes Guinéen·nes, qui donnent des informations et les sensibilisent sur la santé sexuelle et reproductive.

Des résultats Covid-19 dans la poche

La pandémie de Covid-19 a démontré que nous devons être aussi prêt·es que possible à fournir des informations en temps réel pour limiter la propagation du virus. Au Rwanda, nous avons développé avec le Rwanda Biomedical Center une application COVID-19 qui donne aux citoyen·nes la possibilité de gérer leur statut vaccinal, de consulter les résultats de leurs tests et d’accéder à diverses ressources fiables en la matière.

Des infrastructures au service des citoyens

Rwanda : et la lumière fut

Se sentir plus en sécurité chez soi, regarder ses enfants faire leurs devoirs le soir, créer une nouvelle entreprise, ou simplement déguster une boisson fraîche en plein milieu de la journée... L’accès à une électricité abordable et fiable peut transformer la vie des gens. 

Depuis 2014, Enabel travaille en étroite collaboration avec le gouvernement rwandais et le Rwanda Energy Group pour atteindre l’objectif d’un accès à l’électricité à 100 % d’ici 2024. Et après huit ans, les résultats sont là : plus de 1.000 km de réseau électrique ont été construits dans la province de l’Est du Rwanda. Le projet de déploiement de l’accès à l’électricité EARP a permis de raccorder 33 écoles, 14 établissements de santé, plus de 400 entreprises et PME, ainsi que 24 institutions de l’administration publique. 

« L’électricité crée un sentiment de vivacité et d’animation. Le nombre de vols et cambriolages a désormais diminué, car les voleur·euses ont peur d’être vu·es. »
Mukakalisa Chantal, agricultrice et mère de deux enfants vivant dans le district de Rwamagana

L’accès à l’électricité joue un rôle essentiel dans presque tous les aspects de notre vie : pour les agent·es de santé, cela signifie ne pas avoir à utiliser des torches pour éclairer les pièces, et pouvoir se concentrer sur la fourniture de meilleurs soins à leurs patient·es.
Pour les enseignant·es en TIC, manquer d’électricité signifie ne pouvoir enseigner que la théorie de l’informatique, sans montrer le côté pratique des choses.
Pour les étudiant·es, l’accès à l’électricité signifie aussi l’accès à l’internet, un élément qui change la donne pour réussir à l’université.  

« C’était comme un rêve ! Avant d’avoir l’électricité, j’utilisais dans mon salon un système solaire qui me permettait de travailler environ trois heures par jour. Maintenant que je suis raccordé au réseau, je peux travailler autant d’heures que je le souhaite. En moyenne journalière, cela signifie deux fois plus de clients qu’avant. »
Ndahimana Augustin, propriétaire d’un salon de coiffure dans le secteur de Munyaga, à Rwamagana

Le développement agricole au service de la souveraineté alimentaire

La Mauritanie, un pays essentiellement désertique doté de grands espaces pastoraux, dispose d’un potentiel laitier extraordinaire. Cependant, depuis la production jusqu’à la consommation, cette filière n’est pas valorisée.
Enabel soutient le développement de cette filière - allant du stockage, de la conservation à la transformation et à la consommation - pour en faire une filière qui crée de la richesse et améliore la souveraineté alimentaire des Mauritanien·nes.

Des services publics au service des citoyens

En Palestine, où la densité de population augmente, les services doivent s'adapter à cette nouvelle réalité. Les personnes travaillant pour les autorités locales l’ont également compris et ont décidé de collaborer pour planifier et fournir des services à la population. Dans certains cas, cela a conduit à ce que des villages unissent officiellement leurs forces et deviennent une seule municipalité. 

De l'eau potable pour 500.000 Congolais·es

Depuis 2018 en RD Congo, nous mettons en œuvre, dans les provinces du Kasaï Oriental, du Sud-Kivu et du Maniema, un projet d’approvisionnement en eau potable visant plus de 500.000 personnes. 
À Mbuji-Mayi, la capitale du Kasaï Oriental, des puits ont été forés pour atteindre les eaux souterraines, et ce, parfois jusqu’à une profondeur de 200 mètres. Enabel y a construit en 2021 deux stations de pompage à énergie photovoltaïque. Six autres seront encore construites afin d’également donner accès à l’eau potable aux habitant·es vivant en dehors de la ville.

Les femmes aux commandes

Bienvenue dans l’ère numérique du Bénin, portée par Women in Tech

Le Bénin a pour ambition d’être un pionnier du numérique. Le ministère du Numérique et de la Digitalisation (MND) et Enabel mettent en œuvre le projet DigiBoost, financé par l’Union européenne, dans le but de créer un écosystème d’organisations de soutien, de promouvoir l’esprit d’entrepreneuriat et d’encourager des partenariats innovants. 

Digiboost se focalise tout particulièrement sur des initiatives en faveur des femmes. L’une des réalisations les plus remarquables du projet est la consolidation, en 2021, de la communauté Women In Tech (WIT), un réseau influent et diversifié de femmes entrepreneures agissant dans le secteur du numérique. La communauté WIT a généré une dynamique et un soutien dépassant les attentes, au point que les hommes en sont devenus de véritables ambassadeurs.

Par le biais d’un roadshow organisé dans huit villes du pays, Women in Tech a sensibilisé des centaines de femmes et les a encouragées à développer une activité économique.

La fédération qui a été créée réunit 36 organisations membres et propose des sessions de formation et d’échange collectives et individuelles afin de continuer à encourager l’esprit de collaboration. La plateforme en ligne www.digiboost.bj fournit un service public accessible et précieux pour toutes les parties prenantes, les organisations de soutien, les ONG, les startups, les acteurs publics et les institutions financières. 

Les "Pépites" de l'entrepreneuriat féminin

En Guinée, l'initiative "Pépites" accompagne 180 MPME portées par des femmes à travers une plateforme numérique, qui va de l’accès au financement au renforcement de leurs capacités technico-managériales. 80 d’entre elles ont été structurées aussi bien du point de vue organisationnel qu’opérationnel. Elles ont ainsi pu avoir accès à de nouveaux marchés et accroître la visibilité de leurs produits et services. 
Notre objectif : faire de ces femmes des championnes économiques aussi bien à Conakry, la capitale, que dans les régions de Kindia et Mamou. 

Les Reines de la route de Kisangani

En RD Congo, Enabel soutient l’insertion professionnelle des jeunes ainsi que l’éclosion d’incubateurs d’entreprises génératrices d’emplois. 
C’est dans ce cadre que douze jeunes femmes ont été formées à la conduite d’engins poids lourds et sont désormais prêtes à négocier les virages des routes de Kisangani.

Grâce à une collaboration entre des incubateurs d’entreprises et l’Office des Routes, un stage de deux mois leur a été proposé afin qu’elles perfectionnent leurs compétences générales et se spécialisent dans le maniement des différents engins. Des stages avec, à la clé, des perspectives d’emplois durables.

Parce que l'égalité de genre n'attend pas

Au Bénin, le poids des préjugés, des pesanteurs sociologiques et des traditions continue d’accentuer les inégalités de genre. Nous sommes parti·es à la rencontre d’Innocentia Apovo, de Ghislaine Bocovo et de Pristille Tofoedo. Trois femmes qui rêvaient d’embrasser des carrières de policières ; trois femmes qui contribuent à faire tomber les stéréotypes de genre, pour ouvrir la voie à un futur égalitaire.

« C’est un métier pour les femmes, parce que ça vous rend exceptionnelle. Parce que vous faites tout ce que les hommes peuvent faire. »
Annita Sekou, policière au sein de la police républicaine du Bénin

Le climat n'attend plus

Construire un avenir durable pour le Lac Tanganyika

Il est 18 h 30 lorsque Zafarani Kayabara dépose son casque et ses gants de protection pour rentrer chez elle après une longue journée de travail. Elle est membre de Juhudi PESA, une organisation communautaire basée à Kigoma en Tanzanie, chargée de la précollecte des déchets solides pour les acheminer vers les points de collecte des quartiers de municipalité.  

Son leadership naturel et sa motivation sont bien connus dans les environs : avec les autres membres de l’organisation, elle est déterminée à contribuer à la protection du Lac Tanganyika, considéré comme l’une des merveilles naturelles du monde grâce à son écosystème unique. 

Cette biodiversité naturelle est cependant menacée par le changement climatique, la pollution et l’activité humaine. La qualité de l’eau, la disparition progressive des poissons et l’apparition de pandémies telles que le choléra sont autant de signes alarmants. 
Pour y faire face, Enabel appuie de nombreuses organisations communautaires comme celle de Zafarani à travers le projet Latawama, financé par l’Union européenne : en plus du matériel de collecte des déchets et de protection individuelle, ces organisations – composées en grande partie de femmes cheffes de ménage, d’hommes et de jeunes issus de milieux défavorisés - bénéficient d’un appui organisationnel. Le projet renforce également la municipalité de Kigoma dans ses missions de collecte et de mise en décharge par la création de nouveaux points de collecte, la réhabilitation de véhicules et la mise en place d’un système de financement.  

Les femmes ont un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre le changement climatique. Si elles ne sont pas suffisamment mises sur le devant de la scène, elles continuent malgré tout à agir, en coulisses. Et Zafarani de conclure : « Nous prenons soin du lac, car il prend soin de nous. » 

Du Rwanda au Burundi, poser les bases d'une architecture durable

La façon dont nous concevons et construisons les espaces publics est importante, car ces espaces ont une influence sur notre mode de vie et sur l’environnement. Les marchés, les écoles, les hôpitaux, les centres communautaires et les ponts et routes qui relient tous ces lieux contribuent à une meilleure qualité de vie et aident à atténuer l’impact du changement climatique.

Au Rwanda, nous avons donné le coup d’envoi d’un premier projet de participation dans le district de Rubavu en 2021. Plus d’une centaine de représentant·es du marché Agakiriro, de coopératives associées, d’étudiant·es, de survivant·es du génocide et de citoyen·nes se sont réuni·es pour évaluer leurs besoins et proposer des projets participatifs aux représentant·es du gouvernement local.
En misant sur l’utilisation de matériaux produits localement, nous réduisons non seulement le coût de la construction et rendons l’entretien plus facile et moins coûteux. 

Au Burundi, nous avons utilisé des briques perforées pour construire 3 centres de ressources multimédias sur des campus de formation professionnelle. Ces briques sont fabriquées à partir d’argile, qui existe en abondance au Burundi et dans la région des Grands Lacs. Leur utilisation réduit la nécessité d’importer du ciment. 
Au vu des résultats positifs, le secteur de la brique perforée continue de se développer. Le nombre de chantiers recourant à cette technique et de jeunes Burundais·es ayant les compétences nécessaires pour travailler sur ces chantiers ne cesse de croître. 

Le respect de l'environnement passe aussi par le respect des droits humains

À travers son Trade for Development Centre, Enabel s’engage en faveur du commerce équitable et durable. Le lobbying politique en est un maillon essentiel. 

C’est sous l’impulsion d’Enabel et de Fairtrade Belgium qu’a été créé le groupe de travail « devoir de vigilance des entreprises », dont font également partie des entrepreneur·es. Un groupe de 60 entreprises et fédérations d’entreprises a rédigé une lettre demandant au gouvernement belge d’élaborer un cadre légal national obligeant les entreprises à assumer la responsabilité des normes environnementales et des droits humains dans leurs chaînes d’approvisionnement.  

La Ministre Meryame Kitir aux côtés de Ann Claes, CEO de JBC et Bruno Van Steenberghe, directeur de Kalani

La Ministre Meryame Kitir aux côtés de Ann Claes, CEO de JBC et Bruno Van Steenberghe, directeur de Kalani

Le pouvoir de la formation

De nouvelles opportunités pour 15.000 jeunes Guinéen·nes 

En Guinée, Enabel travaille avec de jeunes Guinéen·nes sans emploi et des personnes migrantes qui sont retournées dans leur pays. Si certain·es tentent de rejoindre l’Europe, 75 % d’entre eux et elles préfèrent migrer vers les pays voisins ou le Maghreb. Rien qu’au Sénégal, pays limitrophe de la Guinée, on compte quelque 3,5 millions de Guinéen·nes. 

Ces jeunes ont quitté leur pays principalement pour des raisons économiques, mais sont revenu·es après un voyage de plusieurs mois ou années. De retour, leur réintégration est souvent difficile. 

La Belgique veut offrir à ces jeunes un nouveau départ : il·elles reçoivent une formation professionnelle et un soutien financier pour lancer leur propre entreprise. En offrant aux jeunes une formation qui correspond aux besoins du marché du travail, il·elles sont moins susceptibles de partir et peuvent ainsi contribuer à l’économie de leur pays.

En cinq ans, Enabel, en collaboration avec ses partenaires, ambitionne de donner du travail à 15.000 personnes en se concentrant sur celles peu qualifiées, âgées de 18 à 35 ans. 6.000 jeunes, dont 2.000 personnes migrantes de retour, recevront un accompagnement complet pendant neuf mois. Une vingtaine de formations sont proposées, telles que la plomberie, l’électricité ou la maçonnerie. Des cours d’alphabétisation et des formations financières sont également proposés. 

A l'école de l'entrepreneuriat

Solange, d’origine camerounaise et mère de trois enfants, est arrivée au Maroc en 2017 pour rejoindre son mari. Notre projet Amuddu l'a accompagné dans l’obtention de son statut d’auto entrepreneuse et le lancement de son entreprise.

« Un jour, j’ai heurté une cannette au bord de l’eau, et j’ai commencé à me renseigner sur la valeur de l’aluminium. J’ai découvert que ces cannettes pouvaient être achetées pour être fondues et revendues sous forme de bloc d’aluminium et que cela pouvait générer un revenu. »

À partir de ce moment, tout s’enchaîne. Elle rencontre un des agents Amuddu lors d’une rencontre dans une association, qui l’informe du projet et de l’offre de services de l’Agence nationale de promotion de l’emploi (ANAPEC) à l’égard des personnes migrantes. Une fois inscrite à l’ANAPEC, Solange a l’opportunité de suivre de nombreuses formations sur la réalisation d’un business plan, ce qui lui permet de passer de l’informel au formel.

À ce jour, Solange vit de son activité en récupérant les cannettes de plusieurs restaurants et en faisant des opérations de nettoyage sur la côte à Rabat.

Former de jeunes coachs pour une meilleure insertion professionnelle en RD Congo

Une formation professionnelle et technique adaptée aux besoins du marché du travail, des possibilités de stages, le coaching de jeunes talents à la recherche d’un emploi ou pleins d’enthousiasme pour créer leur propre entreprise... Dans la région de Kisangani, jusqu’à il y a quelques mois, c’était encore un vœu pieux. 

En collaboration avec la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), Enabel a formé une trentaine de jeunes talents comme coachs/formateur·rices lors de bootcamps, afin qu’ils puissent à leur tour former et accompagner une multitude de jeunes dans le démarrage d’une activité économique indépendante.
En collaboration avec plusieurs « incubateurs » locaux, un guide de conseils sur les compétences commerciales, le développement de projets, le marketing, la gestion financière et la gestion d’entreprise a été élaboré pour les entrepreneur·es débutant·es. 

Les bootcamps terminés, les coachs eux·elles-mêmes vont à présent s’activer pour former et encadrer des centaines de jeunes dans la région !

Ce n'est pas fini ! La version complète de notre rapport imprimé est disponible sur notre site web :

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Crédits photos : Isabel Corthier, Jean-François Detry, Tim Dirven, Fiston Wasanga.
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