#EnablingChange


Rapport d'activités 2020 - 2021

Jeune femme avec des écouteurs tenant un pinceau et une sculpture

Meryame Kitir

Ministre Belge de la Coopération au développement

« Chaque goutte compte pour mettre le changement en marche, même si c'est parfois plus lent que nous le souhaiterions. Chaque goutte compte pour faire mûrir les esprits, dans les gouvernements et chez les partenaires locaux, même si c'est un pas après l'autre. Oui, chaque goutte compte pour pousser des vies dans une direction différente, pour offrir de l'espoir et une perspective. C'est exactement ce que fait Enabel. Chaque jour. »

Changement climatique et environnement


Enabel accompagne ses pays partenaires pour s’adapter aux changements climatiques. L’agence a vingt ans d’expérience dans l’intégration des thématiques environnementales dans ses actions.

Quatre hommes à l'ombre sous un panneau solaire

Changement climatique et santé publique : des thématiques interconnectées

Le changement climatique a déjà engendré des situations propices à la propagation de plusieurs maladies, telles que la maladie de Lyme, le paludisme et la dengue. Il n’y a pas encore de preuve scientifique pour démontrer un lien direct entre le changement climatique et l’émergence du COVID-19. Nous savons toutefois que la plupart des maladies contagieuses et quasiment toutes les pandémies récentes sont apparues parmi les espèces sauvages, et nous savons également que la pression humaine croissante sur l’habitat naturel – la déforestation en tête – peut être un moteur dans l’émergence de maladies.

Il nous faut dès lors consolider les systèmes de santé, suivre de près les maladies infectieuses dans la nature, l’élevage et chez les humains, ainsi que préserver la biodiversité et les habitats naturels. Cela réduira alors à l’avenir le risque d’apparition de nouvelles pandémies. 

Le changement climatique et la santé publique sont généralement traités comme des thématiques distinctes, mais c’est là une erreur dangereuse. Notre santé est entièrement tributaire du climat et des autres organismes avec lesquels nous partageons cette planète. Le déclin de la biodiversité est une véritable menace pour notre santé.

Lutter contre le changement climatique revient aussi à lutter contre de futures pandémies.

Afrique centrale - Projet environnemental autour du lac Tanganyika

Le lac Tanganyika est un écosystème unique et l’une des plus grandes réserves d’eau douce de la planète. Or, les changements climatiques provoquent une montée des eaux du lac, tandis que la croissance démographique, la surpêche, la déforestation, l’agriculture, l’urbanisation et l’industrialisation exercent une pression considérable sur le développement écologique et socioéconomique de la région. Les quatre pays qui bordent le lac Tanganyika (Burundi, RDC, Tanzanie et Zambie)* ont mis en place un organe directeur commun dans l’optique d’organiser, avec l’appui de l’UE, la collecte et le traitement des déchets dans cinq villes riveraines du lac, pour construire ou rénover des stations d’épuration et pour mener des campagnes de sensibilisation à la protection de l’environnement. 
*Le Rwanda est également impliqué dans le projet vu que la rivière Rusizi se jette dans le lac.


Tanzanie – une innovation ancrée dans l’histoire 

Les agriculteurs de la région isolée de Kigoma, dans l’ouest de la Tanzanie, sont confrontés à la difficulté de transporter leurs produits jusqu’au marché, en raison du mauvais état des infrastructures routières. Les ponts en arc de pierre sont une solution durable et peu onéreuse. Ils sont construits par de la main-d’œuvre locale avec des matériaux locaux, ce qui permet aux gouvernements locaux d’améliorer davantage de routes rurales sans avoir à augmenter leur budget.

« La rivière  Kaseke  nous complique la vie, surtout lorsqu’il pleut beaucoup, car nous ne pouvons alors pas du tout la traverser. Le pont constitue enfin un moyen sûr d’accéder à notre village et de  transporter nos produits vers d’autres marchés. »
Magdalena Leonard  Kagege, maire de Nyabigufa

Burundi – Des travaux d’irrigation dopent la production agricole de 50 % 

La plaine de l’Imbo, dans la province de Cibitoke au Burundi, est extrêmement propice à l’agriculture et à l’élevage grâce à une pluviosité suffisante et à des sols fertiles. Mise en place il y a plusieurs décennies, l’infrastructure d’irrigation avait grand besoin d’être rénovée. Dans le cadre d’un projet agricole, Enabel et le ministère de l’Agriculture ont réhabilité plus de 150 km de canaux d’irrigation et plus de 30 km de routes rurales sur une superficie de 3.000 hectares. Ces efforts se sont soldés par une augmentation significative des terres irriguées ainsi qu’une croissance spectaculaire de 50 % de la production agricole.  


Environnement et climat : 50 millions pour le Sahel

En mars 2021, Enabel a été chargée par la ministre de la Coopération au développement, Meryame Kitir, de préparer un portefeuille thématique pour l'environnement et le climat au Sahel. Ce portefeuille vise à lutter contre la désertification et les effets négatifs du changement climatique. Cela devrait se faire en améliorant la gestion des ressources naturelles et en restaurant durablement les écosystèmes naturels afin d'accroître la résilience de la population sahélienne.
Le portefeuille climatique belge se concentre sur le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Sénégal et soutiendrait, entre autres, l'initiative de la Grande Muraille Verte africaine.

Gros plan d'un bateau sur le lac Tanganyika
Ouvriers construisant un pont en arc de pierre
Vue aérienne de la vallée de l'Imbo au Burundi

Inégalités sociales et économiques


Ce qui n’était au départ qu’une crise sanitaire s’est rapidement transformé en une crise économique et sociale qui a exacerbé les inégalités mondiales et a frappé le plus durement les plus vulnérables.

Femme tenant un panneau en Bambara

Le pouvoir déstabilisateur d’un virus sur
toutes les facettes de la vie

Depuis des décennies déjà, la Coopération belge accompagne les gouvernements de plusieurs pays africains à mettre en place des systèmes de santé résilients et efficaces. Cette expérience s’est avérée particulièrement pertinente à la lumière des énormes défis à relever pour les pays les plus pauvres dans le cadre de la crise du COVID-19.
Enabel appuie les services de santé de plusieurs pays d’Afrique, à savoir : le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, la Guinée, la Mauritanie, le Niger, la RD du Congo, le Rwanda, le Sénégal et l’Ouganda.

Dès le début de la crise du coronavirus, Enabel a réorienté et adapté la quasi-totalité de ses projets de santé dans ces pays pour y maintenir les soins de santé à flot. 

Femme médecin saisissant des données médicales sur un ordinateur

Au Burundi, en vue d’appuyer les hôpitaux nationaux dans la gestion de la crise sanitaire, Enabel et le ministère de la Santé publique ont mis au point un dossier médical spécifique. Celui-ci est utilisé par les hôpitaux pour faciliter le triage, l’admission et le suivi des patients. Il a été ajouté à la solution existante du dossier médical électronique (DME) d’Open Clinic, qui est déjà intégré dans de nombreux hôpitaux. Les dossiers médicaux informatisés étant créés à l’aide d’un logiciel open source déjà utilisé par de nombreux hôpitaux dans nos pays partenaires, la solution peut facilement être mise à l’échelle ailleurs. 

Sécurité alimentaire

La restriction de la liberté de mouvement a un effet néfaste sur l’approvisionnement en nourriture, ce qui signifie que de nombreuses familles sont tout simplement incapables de subvenir à leurs besoins alimentaires essentiels. Les agriculteurs ne peuvent plus se rendre sur les marchés pour vendre leurs produits et voient dès lors leurs revenus fondre comme neige au soleil. La fermeture des magasins et des marchés entraîne une pression sur les prix avec, à la clé, un risque de tensions sociales.

Le Bénin, qui a pour ambition de doubler sa production d’anacardes d’ici 2021 utilise, avec le soutien financier du programme Wehubit d’Enabel, des drones pour cartographier les champs de noix de cajou et collecter des données sur l’état sanitaire des plantes. Cela afin de mettre au point les meilleures pratiques pour augmenter la productivité des cultures, et promouvoir des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement.

« J’espère qu’à la fin du projet sera disponible une base de données fiables sur les plantations, en ce compris des zones, des cartes précises, le nombre d’arbres par plantation, etc., » 
Alex  Nougbodohoue, Responsable Suivi-Évaluation et Capitalisation à la FENAPAB, la Fédération Nationale des Producteurs d’Anacarde du Bénin.

Enseignement

Le système éducatif a payé un lourd tribut et de nombreuses écoles ont suspendu les cours pendant des semaines, voire des mois. Les retards d’apprentissage et le décrochage scolaire étant devenus une réalité quotidienne, l’enseignement a donc dû se réinventer et se concentrer sur l’apprentissage à distance et les technologies numériques.

Gros plan d'une tablette affichant les mots "TTE Sandbox"

En Ouganda, Enabel et cinq National Teacher Training Colleges ont mis au point une Sandbox de formation d’enseignant·es, soit un environnement logiciel fermé comprenant des outils pratiques (SMS, chat vidéo...) pour permettre la communication entre les enseignant·es et les étudiant·es. Celle-ci vise à améliorer les compétences (numériques) du 21e siècle des enseignant·es - cours d’e-learning, helpdesk, communauté de pratiques - afin de garantir la continuité de l’apprentissage. La plateforme est accessible gratuitement aux enseignant·es et aux étudiant·es grâce à un accord de taux zéro avec MTN Uganda. Plus de 90 % des étudiant·es et des enseignant·es ont trouvé le One-Stop Portal utile à très utile.

Secteur privé

L’économie a également souffert des mesures contraignantes de lutte contre le coronavirus. Il était donc important de soutenir les petites entreprises et startups locales.

Dans un pays comme la République démocratique du Congo, où le pouvoir d’achat est l’un des plus faibles au monde, le coût des serviettes jetables impose aux adolescentes et aux femmes de trouver des solutions alternatives qui, outre leur caractère peu hygiénique, les empêchent souvent d’avoir une totale confiance en elles. C'est également une cause de déscolarisation pour beaucoup d’adolescentes. Enabel a accompagné une ONG qui forme de jeunes couturières à Mbuji Mayi dans la province du Kasaï Oriental.

Ces femmes produisent et vendent des serviettes hygiéniques lavables. En fonction des ventes, les femmes auront des perspectives d’(auto)emploi durable et décent grâce à la production de ce produit innovant.

Portefeuille Protection Sociale dans la région des Grands Lacs

En mars 2021, Enabel a été chargée par la Ministre de la Coopération au développement, Meryame Kitir, de préparer un portefeuille thématique intitulé « Protection sociale en Afrique centrale ». Ce dernier vise l’amélioration des conditions de vie des populations les plus vulnérables (femmes et jeunes) en RD du Congo, au Rwanda et en Ouganda.
Cela devra se faire au moyen de la mise en place de systèmes de protection sociale et de la promotion du travail décent dans le but de permettre un développement socioéconomique durable, inclusif et équitable. Une somme de 50 millions d’euros sera dégagée pour ce portefeuille (2022-2026).

Face au COVID-19, la réaction d'Enabel a toujours pris en compte un principe fondamental : Ne laisser personne de côté. La pandémie ne sera derrière nous que lorsque tous les pays s’en seront libérés. 

Paix et sécurité


La pandémie a également un impact indirect et des conséquences non négligeables sur d’autres biens publics mondiaux comme la paix, la démocratie et les libertés publiques.

Agent de police aidant une femme à traverser la rue

Comment vacciner la démocratie ?

La crise sanitaire impacte entre autres la libre circulation des personnes, la participation à la prise de décisions, la protection des droits fondamentaux et l’accès à la justice. La crise a également érodé la cohésion sociale et exacerbé les tensions et les sources de conflits. 

Au Sahel, par exemple, dans une région déjà touchée par le changement climatique et le manque de ressources, la pandémie aggrave les causes sous-jacentes de conflits et d’instabilité politique. Dans un certain nombre de pays, la crise a été utilisée pour mettre à mal des processus démocratiques et restreindre l’espace public. La situation est particulièrement inquiétante dans les lieux où la démocratie n’est pas fermement enracinée et où l’équilibre institutionnel manque de solidité. La crise du COVID-19 confronte les États à des défis politiques, juridiques et sociaux majeurs : comment répondre efficacement à cette crise tout en garantissant que les mesures qu’ils prennent ne sapent pas notre véritable but à long terme, à savoir préserver la démocratie, l’État de droit et les droits humains. 

Durant cette crise, Enabel a accompagné ses partenaires à gérer au mieux ce subtil équilibre et à poursuivre l’action publique. En 2021, nous devrons renforcer nos actions en faveur de la paix, de la stabilité et de la démocratie. En effet, le COVID-19 aura au mieux mis en suspens, mais dans nombre de cas, exacerbé les tensions et problèmes auxquels nous faisions face avant la crise.

La pandémie peut aggraver les causes sous-jacentes de conflit et d’instabilité politique. 

Bénin – Des navires de 300 mètres au Port de Cotonou

Enabel accompagne, depuis 2019, le Port de Cotonou pour le rendre plus moderne et plus compétitif. Depuis le 17 juillet 2020, des navires de 300 mètres accostent au Port de Cotonou, ce qui permet de réduire les délais de transport des marchandises, grâce à la réduction du nombre d’escales intermédiaires. 
L’action d’Enabel a consisté à former une trentaine de pilotes, de capitaines et de matelots de remorqueurs à l’accostage et à l’appareillage des navires de dernière génération. Les pilotes et capitaines de remorqueurs ont travaillé sur des simulateurs du Port d’Anvers, sur lesquels le modèle du Port de Cotonou a été installé.


Mali - Identité : un droit humain 

Inscrire son enfant à l’école, voter lors des élections, obtenir une carte d’identité… Toutes ces actions représentent des droits auxquels toute personne doit pouvoir avoir accès. Au Mali, 51 % des adultes d’âge actif ne détiennent pas d’acte de naissance. Avec l’appui de l’Union européenne, huit centres d’état civil sont en cours de construction dans le nord du pays.
Plus de trois mille agent·es de l’état civil sont formé·es aux bonnes pratiques d’enregistrement des naissances, décès, etc. Enfin, dix-sept services d’accueil citoyen ont été équipés d’ordinateurs et connectés à la base de données centrale à Bamako. Ces services ont déjà délivré 50.000 fiches descriptives individuelles, qui permettent entre autres de s’inscrire à l’université et d’obtenir un passeport.


Burkina Faso - Réforme de la sécurité nationale  

Depuis 2016, le partenariat entre la Belgique et le Burkina Faso vise entre autres à améliorer la sécurité dans le Centre-Est du pays. C’est dans ce cadre qu’a eu lieu le premier Forum National sur la Sécurité, qui a rassemblé plus de 2300 acteurs. Ce forum a mené à l’élaboration de la politique de sécurité nationale et à une réforme du secteur.  
L’appui à la police pour améliorer la gestion des renseignements a permis de doubler l’enregistrement de délits, de retrouver plus de 1500 personnes recherchées et de restituer plus de 5000 objets volés à leurs propriétaires. Pour la première fois, des ateliers et des formations ont rassemblé les forces de sécurité intérieure, les médias et la société civile.


Niger : Déploiement d’avions de l’armée belge  

En 2020, Enabel et la Défense belge ont renforcé leur collaboration au Niger dans le cadre de l’Approche globale belge visant à maximaliser l’impact des instruments de l’action extérieure belge en recherchant des synergies et des opportunités de collaboration.

Enabel et la Défense ont collaboré pour acheminer du matériel médical d’urgence humanitaire par vols cargo militaires dans le cadre de la crise du COVID-19 : des imprimantes 3D et des masques pour fabriquer des respirateurs, des rouleaux de tissu de coton molletonné pour la fabrication de masques, des tests rapides.
C’est du matériel essentiel pour un pays qui, avant la crise pandémique, ne disposait que de douze hôpitaux nationaux et d’une vingtaine d’ambulances équipées de matériel d’oxygénation intégré.

Ouvrier du port tenant une corde
Femme devant un centre d'état civil
Deux hommes en pleine discussion
Femme portant une casquette Enabel se tenant devant un avion, le pouce levé

Urbanisation


 Depuis les premiers signes d’apparition du COVID-19, les villes sont en première ligne de la lutte contre la pandémie, confirmant leur rôle central, non seulement dans la gestion de la crise sanitaire, mais aussi dans l’encouragement de la reprise et du développement économique et social. 

Groupe de personnes se tenant devant un chantier de construction

La ville : entre creuset de défis et pépinière de solutions créatives

La surpopulation, le manque d’accès à l’eau potable, de systèmes d’assainissement et l’absence de services de base ont augmenté les risques sanitaires de la pandémie pour les communautés les plus pauvres. Quant au déclin des activités du secteur informel et au manque d’accès aux technologies numériques durant le confinement, ils laissent les populations déjà fortement exposées dans une situation économique encore plus précaire. 

Enabel s’engage à soutenir les villes afin d’offrir des services publics de qualité pour toutes et tous, de développer leurs infrastructures et leurs économies de façon durable, et ce, dans le but de les rendre à la fois plus accessibles et plus attractives. Enabel veut faciliter l’accès des femmes aux services, aux ressources et aux opportunités économiques, mais aussi à des espaces publics conviviaux et sûrs. 

Que ce soit pour l’assainissement, le développement des infrastructures urbaines, la promotion d’un entrepreneuriat urbain inclusif, Enabel soutient aussi la collaboration entre les différents acteurs présents dans les villes, du secteur privé à l’ONG locale, et qui jouent tous leur rôle dans le bon fonctionnement de celles-ci. 

Les villes sont en première ligne de la lutte contre la pandémie.

RD Congo – Eau potable pour 400.000 personnes  

Au Kasaï Oriental, l’eau potable est un produit de luxe. La ville de Mbuji Mayi (trois millions d’habitant·es) est dépourvue d’infrastructures électriques suffisantes. Cela se répercute sur le coût de l’eau potable, car les pompes nécessitent de puissants générateurs thermiques pour extraire l’eau des nappes se trouvant à environ 200 mètres de profondeur.
En partenariat avec les autorités de la ville de Mbuji Mayi, Enabel a mis en place deux centrales de pompage par énergie photovoltaïque pour alimenter quotidiennement près de 100.000 personnes. Ce projet de pompage photovoltaïque est en phase d’extension au Kasaï Oriental (230.000 personnes supplémentaires seront directement concernées) et, en réplication, dans la province du Maniema (100.000 personnes directement concernées).


Rwanda – Développement urbain participatif  

Enabel concentre son appui sur les villes secondaires, pour réaliser un développement inclusif et durable, où les citoyen·nes participent au développement de leur ville. Au Rwanda, les actions de la Coopération belge dans les villes de Rwamagana, Rubavu et Muzanze se concentrent sur l’amélioration des infrastructures urbaines pour stimuler l’économie.
Si Enabel coopère avec les municipalités, les habitant·es et le secteur privé sont aussi impliqué·es dans les décisions, notamment à travers leur participation à des balades urbaines au cours desquelles sont déterminés les projets d’infrastructure les plus appropriés ou nécessaires.


Guinée – Gestion de déchets pour des villes plus propres  

En Guinée, ce sont plus de 1.200 tonnes de déchets quotidiennement produits dans la capitale Conakry et 110 tonnes à la ville de Kindia. Enabel soutient les deux villes dans la mise en place d’un système durable de gestion des déchets solides. Prévenir et valoriser les déchets, ainsi qu’optimiser le service de collecte auprès des ménages sont au cœur de l’action.
En partenariat avec les services des villes concernées, des équipements communaux et des zones de tri et de transit sont installés, des voiries et des plateformes de compostage sont construites pour faciliter la tâche des entreprises de collecte, de tri et de transport. Au total, ce sont plus de deux millions de personnes touchées par ces activités.  


Palestine – Les villages offrent de meilleurs services publics  

La Coopération belge en Palestine appuie le développement territorial dans huit regroupements (‘clusters’) de 36 villages. À travers cette collaboration, les habitants de ces villages bénéficient de meilleurs services publics, de nouvelles opportunités de développement économique, mais aussi d’une plus grande cohésion sociale. Ainsi, les habitants de la commune de Beit Liqya et des villages adjacents sont dorénavant raccordés au réseau d’adduction d’eau (8,5 km de conduites d’eau construites, 3000 compteurs d’eau installés), et les déchets ont cessé de s’amonceler grâce à leur collecte pour tout le ‘cluster’.

Gros plan sur des panneaux solaires
Jeunes travailleurs rwandais construisant une infrastructure
Jeune Guinéen debout à côté d'un petit vélo à moteur pour déchets
Hommes plantant un arbre

Ce qu'en pensent nos partenaires

« Le Port de Cotonou est le véritable poumon économique du Bénin. Pour son développement, il est important pour nous de pouvoir faire appel à un accompagnement spécialisé en vue de renforcer notre administration maritime qui doit mettre en oeuvre les dispositions de nombreuses conventions internationales maritimes. Par le biais de son partenariat avec le SPF belge Mobilité, Enabel nous propose une expertise très pointue. »

Urbain Tchiakpe
Secrétaire général adjoint du ministère béninois des Infrastructures et des Transports

« Les personnes sont satisfaites des services fournis par la commune : les déchets sont collectés régulièrement, l’approvisionnement en eau fonctionne, les choses ont changé. Nous entendons maintenant nous étendre aux villages environnants afin de mieux les servir. »

Rafeef Hanaysheh
Directrice générale des services municipaux, Cisjordanie, Palestine

« En temps de crise, on apprend à connaître ses amis. Notre partenariat avec la Belgique et l’expertise d’Enabel dans le domaine des soins de santé sont inestimables pour nous. »

Dr Abaché Ranaou
Secrétaire Général, Ministère de la Santé Publique, Niger

Mobilité Humaine


Enabel estime que promouvoir les avantages de la migration, en réduire les coûts et en faire un choix nous prépare à faire face aux futurs défis liés au changement climatique, aux inégalités croissantes et à la transformation numérique du travail.  

Jeune homme avec une salopette bleue portant l’inscription "Skilling Uganda"

Le COVID-19 rend les personnes vulnérables plus vulnérables encore

Enabel soutient de nouvelles approches qui renforcent les avantages de la mobilité humaine pour les personnes migrantes et leurs familles, ainsi que pour les pays d’origine et de destination. Ces approches comprennent des voies de migration légales et de la main-d’œuvre, des innovations numériques pour aider les personnes en déplacement à gagner leur vie, un regain d’intérêt pour la protection sociale et la participation des diasporas au développement des pays d’origine. Il n’empêche que toutes ces démarches ont été sérieusement mises à mal en 2020 à cause de la pandémie. 

La mobilité humaine mondiale a ralenti suite à l’impact du COVID-19, en raison des restrictions en termes de mobilité imposées par les gouvernements pour limiter la transmission du virus. Cela s’est soldé pour nombre de personnes migrantes et réfugiées par un blocage dans les pays d’accueil, sans nourriture, sans abri, sans accès aux services essentiels et sans possibilité de rentrer chez elles. Les personnes en situation irrégulière, disposant de ressources financières limitées, les femmes et les jeunes filles ayant des besoins spécifiques, les enfants, les personnes âgées et les personnes handicapées étaient extrêmement vulnérables au coronavirus. Elles souffrent de manière disproportionnée de ses conséquences sociales et économiques.  

Reconnaissant l’impact de la pandémie sur la vie des personnes migrantes et réfugiées, Enabel a mis en pratique le principe du « Personne n’est en sécurité tant que tout le monde ne l’est pas »

Au Sénégal, les agriculteurs ont été confrontés aux problèmes d’accès et d’écoulement de leurs produits sur les marchés. Le projet PARERBA, qui vise à répondre aux aspirations des jeunes en milieu rural par la création de 6.000 emplois durables dans le bassin arachidier et réduire l'exide rural, a acheté plus de 600 tonnes d’oignons aux producteurs locaux de 18 communes rurales et les a distribuées aux ménages les plus vulnérables, en coordination avec les autorités locales.

Cela a permis non seulement de fournir un revenu indispensable aux agriculteurs et agricultrices, mais aussi un soutien vital aux plus vulnérables.

Camion chargé d'oignons

Au Maroc, beaucoup de personnes migrantes ont perdu leurs moyens de subsistance suite à la crise sanitaire, vu qu’une grande partie parmi d'entre elles travaillait dans l’économie informelle. Enabel a accompagné les services marocains d’assistance sociale à mettre en place des actions de première réponse visant à faciliter l’accès aux produits alimentaires et hygiéniques.
Les autorités locales ont été appuyées dans la diffusion d’informations correctes sur le virus à travers des vidéos en différentes langues. Finalement, les cliniques juridiques de quatre universités ont été accompagnées dans le montage des formations en ligne afin de continuer à renforcer les connaissances en matière de droits.

Zoom sur la digitalisation

Enabel vise à réduire la fracture numérique en renforçant les compétences numériques, en améliorant la sensibilisation aux droits numériques et en soutenant l’entrepreneuriat numérique inclusif.

Burkina Faso 

Au plus fort de la pandémie, des pôles d’innovation au Burkina Faso sont parvenus à imprimer 1.500 visières et des dizaines de pièces de rechange pour des équipements médicaux tels que des respirateurs. L’impression 3D est une technologie polyvalente ; elle est désormais également utilisée dans d’autres secteurs vitaux de l’économie burkinabè, par exemple pour mettre en place des projets d’irrigation au goutte-à-goutte à petite échelle. 

Mozambique - Technologies géospatiales pour le développement économique 

Au Mozambique, le Fonds national de l’énergie et Enabel travaillent de concert pour améliorer l’accès à l’énergie dans les zones rurales en construisant des miniréseaux alimentés par de petites centrales solaires ou hydroélectriques. 

L’installation de systèmes électriques dans 680 infrastructures telles que des écoles, des centres de santé et des services publics a déjà bénéficié à plus de 550.000 personnes. En combinant des données géospatiales avec les recensements disponibles, les images satellites et des modèles statistiques, il est possible d’identifier les agglomérations éloignées du réseau électrique national et de calculer la densité de la population qui y vit, afin de sélectionner à distance les sites prometteurs et donc prioriser le travail des équipes de terrain. 

Coordination du hub D4D UA-UE  

Le 8 décembre 2020, la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a lancé, en présence du Premier Ministre belge Alexander De Croo et d’autres Chef·fes d’État européen·nes, le hub D4D, une plateforme stratégique visant à promouvoir une approche de la transformation numérique centrée sur l’humain et des partenariats dans les pays du monde entier.

Enabel coordonne et accueille la première action conjointe de la composante africaine du hub D4D : le projet de hub D4D UA-UE, qui vise à combler la fracture numérique entre l’Afrique et l’Europe en aidant les pays africains à élaborer et à mettre en œuvre leurs stratégies de digitalisation. La branche africaine est la première composante régionale opérationnelle du hub D4D mondial.  

Homme assis devant un ordinateur et regardant la camera
Gros plan d'un ordinateur et d'une feuille de papier avec le mot "Enabel"
Femme palestinienne tenant une pancarte "Espace numérique sûr pour les femmes"
Taximan guinéen à moto de dos avec l’inscription "Inégalités des sexes. Ras-le-bol."

Egalité de genre : l'affaire de tou·te·s

De la même manière qu’Enabel a renforcé son engagement pour intégrer le genre dans ses programmes et son fonctionnement, l’agence a également placé le genre au cœur de ses efforts dans la lutte contre le COVID-19.

Palestine – Harcèlement numérique 

Wehubit, le programme d’Enabel qui investit dans des innovations sociales numériques, a soutenu pendant deux ans une initiative en Palestine qui vise à renforcer les droits des femmes et à mettre en place des espaces numériques sûrs, en promouvant la participation et le leadership politiques des femmes, ainsi que la prévention de la violence liée au genre. 

Le projet a permis de renforcer les connaissances des jeunes cybermilitants, aussi bien féminins que masculins, sur l’utilisation des TIC, la sécurité numérique et la violence liée au genre sur internet. Au total, plus de 50.000 jeunes se sont engagé·es dans le dialogue sur la cyberviolence. Les campagnes nationales et les sessions de sensibilisation ont permis de toucher plus d’un million de personnes. 


Guinée - Sensibilisation permanente  

En Guinée, les conducteurs de taxi sont majoritairement des hommes. Et c’est précisément pour cette raison qu’ils ont été choisis pour « mener » une campagne de sensibilisation au genre en 2020. Un mois durant, une centaine de « taximen » ont porté des T-shirts et apposé des autocollants sur leurs taxis et leurs motos avec le message suivant : « Les inégalités fondées sur le sexe. Ras-le-bol. »  

En 2021, à travers le projet « Elle décide », Enabel accompagne l’ONG Protection Femme Enfant Environnement en Guinée (PROFEEG) pour améliorer l’accès des femmes à l’information relative à leurs droits sexuels et reproductifs. « Grâce à cet appui, nous avons maintenant les moyens d’aller dans les communautés les plus éloignées pour les informer de leurs droits, » souligne Aminata Camara, directrice de PROFEEG.

Citoyenneté mondiale

Le monde est de plus en plus interconnecté, et les défis mondiaux sont par définition des problématiques qui outrepassent les frontières. Pour y répondre, nous devons nous assurer que les habitants de notre planète soient conscients de leur rôle crucial en tant que citoyens du monde. 

  • Annoncer la Couleur/Kruit est le programme d’éducation à la citoyenneté mondiale (ECM). Il organise des formations destinées aux professionnel·les de l’éducation et fait office de centre d’expertise offrant des connaissances et un appui au secteur éducatif. 
  • Le Programme Junior offre l’opportunité à de jeunes professionnels d’acquérir une expérience professionnelle pratique dans un projet de développement d’une organisation belge de développement.
  • Le Trade for Development Centre sensibilise les Belges au commerce équitable et durable. Il soutient également les producteurs et productrices d’Afrique afin de leur assurer un meilleur accès au marché. 
Groupe de personnes assises dans un forum, les mains levées

Encouragements Royaux

Capture d'écran de la Reine Mathilde de Belgique

Le 26 mai 2020 et le 11 février 2021, S.A.R. la Reine Mathilde a participé à une conversation vidéo avec nos collègues à Bruxelles, en Guinée, au Maroc, au Niger, en Ouganda, au Sénégal et en RD du Congo.
Cette initiative royale illustre la préoccupation du palais envers les millions de personnes à travers le monde qui sont retombées dans la pauvreté suite à la pandémie.

Au cours de la discussion, S.A.R. la Reine Mathilde a fait part de sa reconnaissance toute particulière pour le travail accompli par l’ensemble du personnel de l’Agence belge de développement en vue d’aider les pays partenaires dans leurs efforts pour vaincre le virus. 


Ce n'est pas fini ! La version complète de notre rapport imprimé est disponible sur notre site web :

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Crédits photos : Isabel Corthier, Tim Dirven, Kristof Vadino, xzotik, Rosalie Colfs, Colin Delfosse.
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