Investir dans l'avenir

Rapport d'activités 2023 - 2024

enfant sautant sur une scène, jeunes adultes souriant derrière lui

"La coopération internationale est devenue un enjeu politique majeur pour faire face à nos défis globaux et doit être considérée comme un investissement pour notre futur en commun, et non pas comme une obligation de charité."

Jean Van Wetter
Directeur Général, Enabel

jean van wetter

paix.

2023 fut une année charnière. La guerre en Ukraine est entrée dans sa deuxième année, le conflit à Gaza a littéralement explosé, et les coups d’État en Afrique de l’Ouest se sont enchaînés. La complexité du contexte géopolitique rend notre travail difficile. Mais les équipes d’Enabel se veulent des bâtisseuses de paix.

vue aérienne des monuments historiques de Kiev et monument de l'indépendance
vue aérienne d'une zone désertique traversée par une route sur laquelle passe un troupeau de boeufs

Ukraine : nouveau pays, nouveaux défis

Le 24 février 2022, un conflit armé d’une ampleur inédite depuis 1945 éclate sur le vieux continent.  Deux ans plus tard, alors que la guerre dévaste l’Ukraine, de nombreux pays redoublent d’efforts pour soutenir les populations et reconstruire le pays. La Belgique en fait partie.   

En décembre 2023, le gouvernement belge mandate notre organisation pour lancer un programme de soutien à la reconstruction en Ukraine : dotée d’un budget de 150 millions d'euros sur quatre ans, Enabel apportera un soutien particulier aux domaines de la santé et de la protection sociale, de l’éducation et de l’emploi. Ces actions se concentreront principalement sur les régions de Tchernihiv (au nord-est de la capitale) et de Kyiv.

Un programme audacieux qui, compte tenu de la volatilité du contexte géopolitique, se voudra extrêmement flexible. Audacieux donc, mais essentiel car, comme le disait Albert Camus : « La paix est la seule bataille qui vaille la peine d’être menée. »

Sous l’instabilité sahélienne, la coopération internationale

Au cours des trois dernières années, la région du Sahel africain a connu une vague de coups d'État. Les réactions internationales disparates à ces coups soulignent la complexité de la concurrence régionale et internationale intense entre les grandes puissances. 

L'Afrique est en effet devenue un carrefour de convoitises géopolitiques. Venues de la Chine et de la Russie notamment, qui y organisent des campagnes de désinformation massives visant à fragiliser l’Occident ; mais aussi des pays du Golfe, à l’instar des Émirats arabes unis et du Qatar, qui disposent de fonds financiers colossaux. 

La coopération européenne et belge avec l'Afrique, inscrite dans une logique de solidarité, doit s’adapter à la nouvelle donne géopolitique mondiale : 

  • d’une part, la coopération internationale et les doctrines de politique étrangère doivent mutualiser leurs expertises et travailler ensemble.
  • d’autre part, la guerre en Ukraine a confirmé ce que la plupart des États semblaient avoir négligé : l’Europe doit être en mesure de prévenir toute ingérence extérieure et revoir à la hausse les budgets alloués à la défense.  

Mais il serait une erreur de brader la coopération, vecteur de coopération, au profit de la défense militaire, vecteur de sécurité. Sans paix, pas de développement…et inversement.

climat.

La crise climatique s’accélère de manière exponentielle. Incontestable défi du siècle, elle n’est pas sans issue. Avec nos partenaires, nous œuvrons pour relever ce défi qui nous concerne tou·tes. Finance climatique, transition énergétique, réhabilitation de terres, gestion durable de l’environnement : les solutions sont là.

Le lac Tanganyika

Dernier refuge d'un écosystème menacé

Aux confins du Burundi, de la République démocratique du Congo, de la Tanzanie et de la Zambie, un lac vieux de 10 millions d’années. Véritable merveille naturelle du monde, sa biodiversité exceptionnelle est gravement menacée par l’activité humaine – environ 200.000 tonnes de poisson y sont pêchées chaque année – mais pas seulement : la pression démographique, le changement climatique, l’urbanisation et la pollution sont autant de facteurs qui mettent en péril l’équilibre du lac. 

Financé par l'Union européenne, le Lake Tanganyika Water Management Project (Latawama) veut garantir un avenir durable à la région et à ses habitant·es. 

Jeter les bases d'une gestion durable du lac

Pour déployer un réseau de surveillance environnementale des eaux du lac, Enabel et l’Autorité du Lac Tanganyika (ALT) ont mis en place une base de données et un système informatique géographique permettant de mesurer la qualité des eaux. Ces outils sont alimentés par quatre laboratoires régionaux d’analyse, réhabilités et modernisés par Enabel, situés à Bujumbura (Burundi), Kigoma (Tanzanie), Uvira (RDC) et à Mpulungu (Zambie). 
Grâce au soutien financier de la Région wallonne, à hauteur de 500.000 euros, ces laboratoires ont été équipés d’installations solaires photovoltaïques pour assurer leur fonctionnement indépendamment des réseaux électriques locaux peu fiables, leur garantissant ainsi un fonctionnement continu. 

Vers une gestion durable des déchets urbains

En concertation avec les acteurs publics, nous avons développé une série d’actions axées sur la gestion des déchets solides et des eaux usées dans les zones bordant le lac :

  • À Bujumbura, au Burundi, le projet a équipé la station d’épuration (la seule existante sur l’ensemble des villes riveraines du lac)  afin d’améliorer son fonctionnement. Cette station joue un rôle essentiel dans la politique environnementale de la ville, mais représente également un enjeu majeur de salubrité publique - certaines villes faisant par exemple face à des épidémies de choléra.
  • En République démocratique du Congo, la prison d'Uvira abrite plus de 1.200 détenus dans des conditions précaires, entraînant des risques sanitaires et un impact environnemental sur le lac. En collaboration avec la MONUSCO (Mission des Nations Unies pour le Congo) Enabel a installé des toilettes, douches et lavabos, ainsi que des systèmes de collecte et de recyclage des eaux de pluie. Les toilettes sont reliées à un biodigesteur qui alimente les cuisines en gaz, évitant ainsi la combustion de bois.
  • À Kigoma, en Tanzanie, nous travaillons avec la municipalité pour améliorer la gestion des déchets en fournissant des équipements, des conteneurs et des infrastructures pour collecter, stocker et transporter les déchets. Nous menons également des campagnes de sensibilisation auprès des communautés et d’organisations de la société civile.
vue du lac Tanganyika avec des pirogues et des personnes
vue du lac avec des petits bateaux au soleil couchant
vue du lac à la nuit tombante
vue du lac Tanganyika avec des pirogues et des personnes
vue aérienne d'une route entourée d'arbres en Mauritanie

Recherche solution ingénieuse pour quotidien amélioré 

En Mauritanie, afin de lutter contre l’enclavement des villages, Enabel, avec le soutien de l'Union européenne, a mis en place des "points critiques" sur les routes rurales, très souvent impraticables durant la saison des pluies. 

Ces points facilitent l’accessibilité des passages problématiques, et ont de plus des avantages environnementaux : ils retiennent les eaux de surface, rechargent les nappes phréatiques et favorisent la régénération de la végétation. À l’instar du village de Magta Sfeira, ces aménagements ont été réalisés principalement avec des matériaux locaux et sont entretenus par les communautés.

vue aérienne de terres arides au Burkina Faso

Vers une restauration durable des terres au Burkina Faso

Dans la région désertique du Sahel, la pratique de l’agriculture est un défi de taille. La dégradation des terres et les fortes périodes de sécheresse, résultats du changement climatique, compliquent la tâche des agriculteur·rices, entraînant parfois des conflits entre agropasteur·es locaux·ales.

À Songretenga, village situé dans la région Centre-Est du Burkina Faso, Enabel travaille main dans la main avec les autorités locales pour restaurer plus de 130 hectares de terres dégradées grâce à des technologies innovantes.
La restauration de ces terres vise à atteindre l'autosuffisance alimentaire et à contribuer à la préservation d'un écosystème durable.

Comment financer notre futur ?

À l’heure où les crises climatiques se succèdent en cascade, la nécessité de limiter le réchauffement climatique à +1,5 degré n’a jamais été aussi prégnante. Une transition climatique juste est désormais une condition sine qua non pour assurer que notre planète reste habitable. Cependant, plus que de la bonne volonté politique, elle exige la mise en place d’un cadre financier solide et de mécanismes innovants de financement à une échelle sans précédent.

Mozambique : le nouveau souffle du climat  

Parmi les nouveaux outils existants, la conversion de dettes en actions de lutte pour le changement climatique – également appelée « échange dette-climat » - est une des approches choisies par la Belgique pour soutenir le Mozambique : Enabel a facilité les négociations entre les deux pays, aboutissant à une annulation d’une partie de la dette souveraine du Mozambique envers l’État belge. 

Cet échange permettra au Mozambique d’investir dans des projets qui permettront aux populations de mieux se prémunir des effets adverses du changement climatique : Enabel travaille par exemple avec les autorités mozambicaines pour mettre en place des systèmes d’alerte précoce pour les cyclones dans les districts qui en sont dépourvus. Peu onéreux et faciles à mettre en place, ces systèmes peuvent réduire considérablement l’impact d’une catastrophe en prévenant les populations d’un danger imminent.  

L'essor du secteur privé

En Palestine, Enabel travaille en étroite collaboration avec le secteur privé pour promouvoir une économie verte et circulaire. À travers l’initiative « Green Palestine » en Cisjordanie, nos équipes travaillent de concert avec l’Union de la pierre et du marbre, et l'Union des industries alimentaires et agricoles palestiniennes. Dans ces secteurs, l’ambition est d’améliorer la gestion des déchets et leur recyclage, de renforcer l’efficacité énergétique et de promouvoir les énergies renouvelables, et d’améliorer les capacités et la sensibilisation au sein de ces structures.  

vue de collines verdoyantes avec des champs et des forêts

croissance.

Le développement inclusif du secteur privé regorge d’opportunités. Un développement qui respecte l’environnement. Qui fait participer activement les femmes et les jeunes. Qui promeut un travail décent. Et qui utilise le digital comme levier, pour créer les solutions de demain.

KinEmploi : roulez jeunesse

KinEmploi est un projet d'insertion professionnelle visant les jeunes et les femmes dans la ville de Kinshasa. L'objectif : accompagner les jeunes dans des emplois durables et de qualité, via la formation professionnelle et le jobcoaching, l’incubation des entrepreneur·es et l’accélération des micro, petites et moyennes entreprises.

En 2023, le programme a accompagné 600 jeunes, majoritairement des femmes (89 %), qui ont été boosté·es vers l’emploi, s’épanouissant dans des secteurs clés comme le numérique, l’horeca, la transformation alimentaire et le photovoltaïque.

Entreprena n'attend pas

Entrepreneuriat agricole, féminin, urbain et économie verte sont les 4 volets soutenus par le projet Entreprena en Guinée. Ce projet vise tant la création de PME et de start-ups que le renforcement de leurs compétences et de leur compétitivité. L’accès aux services financiers et l’appui technico-économique occupent une place centrale. Quant au volet « économie verte », il cherche à renforcer les capacités locales en matière de gestion forestière, à favoriser la transition agroécologique et la mise en place d’un écotourisme local.

À présent terminé, le projet a permis d’accompagner pas moins de 7.500 entrepreneur·es (dont 56% de femmes) et de créer 11.000 emplois.

Bénin : l'ascension digitale

Au Bénin, Enabel a coordonné le projet DigiBoost, qui avait pour ambition de soutenir le secteur du numérique. Le projet européen a entre autres permis de créer et former la communauté Women In Tech au Bénin, réunissant des entrepreneures et professionnelles des métiers du numérique.

Il a également soutenu les Structures d’Appui à l’Entrepreneuriat Innovant (SAEI), en les aidant à restructurer leurs programmes d’incubation et d’accélération des start-ups béninoises et en leur remettant du matériel informatique. À ce jour, 300 start-ups ont été incubées et accélérées grâce au soutien accru aux organisations de la société civile.

Le tremplin de l'entrepreneuriat féminin

Le Prix Awa part d’un constat simple : à travers le monde, une entreprise sur trois est détenue par une femme. Et si, en Afrique subsaharienne, la majorité des travailleur·euses indépendant·es sont des femmes, les obstacles auxquels elles sont confrontées dans l’élaboration et la gestion de leur projet entrepreneurial sont plus entravants que pour les hommes.

Chaque année, le prix Awa récompense donc le travail des femmes qui ont un impact positif sur leurs communautés grâce à leurs entreprises – tout en fédérant une communauté d'entrepreneures sur fond de lutte contre les inégalités socio-économiques. En 2024, le Prix récompensera des entrepreneures actives dans les industries culturelles et créatives.

Quatre axes pour un travail décent

Le travail décent est une pierre angulaire d’une société équitable, contribuant à améliorer les conditions de vie des populations. Il se décline en quatre axes : la création d’emplois, les droits des travailleur·euses, la protection sociale et le dialogue social. Dans la région des Grands Lacs – spécifiquement en RD Congo, au Rwanda et en Ouganda, nous mettons en œuvre une série de projets, d’un montant total de 50 millions d’euros, dédiés exclusivement à l’atteinte de ces objectifs.

créativité.

La créativité est une force, un élan qui dessine l’avenir. Elle transcende les limites de l’ordinaire, valse avec les conventions et ouvre grand les portes de l’innovation. Dans chaque esprit créatif réside une part d’audace, et le potentiel de changer le monde.

L’art, vecteur du développement urbain

À Musanze, petite ville située au nord du pays et porte d’accès au célèbre Parc des Virunga, la rénovation récente du centre de jeunesse était au cœur des attentions : construit avec des matériaux locaux, il comprend notamment des salles de formation, un Fablab*, des ateliers d’artistes, des services informatiques, et des infrastructures sportives pour les amateur·rices de basketball, de volleyball et de handball.

L’autonomisation des jeunes de la région et l’appui qui leur est donné dans la recherche d’une voie propre sont au cœur même du projet. Raison pour laquelle ce centre a été conçu comme un pôle d’entrepreneuriat et d’exploration des compétences, où les jeunes peuvent toucher à divers sports et arts, mais aussi exploiter leurs capacités de manière créative. 

Lors de son inauguration, les regards étaient également tournés vers une statue en bois de 4 mètres de haut dressée au milieu de la cour : un CosmoGolem. Construite par des artistes locaux·ales et basée sur une idée originale de l’artiste belge Koen Vanmechelen, cette statue symbolise l’espoir, la foi en l’avenir, mais aussi la diversité.

De telles initiatives illustrent comment l’art peut non seulement donner un nouveau souffle aux espaces urbains, mais aussi fournir aux jeunes générations des clés d’exploration pour leur avenir. La présence de symboles comme les CosmoGolems rappelle l’importance de valoriser l’expression artistique, et de promouvoir un futur plus inclusif, dans les villes du monde entier.

Voyage en terre créative

Lancé en 2021, le projet Guinée Créative vise à soutenir l’émergence de l’économie créative en Guinée en renforçant les capacités et en créant de l’emploi et des entreprises dans les domaines de la mode, du design et de l’audiovisuel.

Le projet s’est associé à l’Office National de Promotion de l’Artisanat en Guinée pour lancer le premier label officiel consacré au Léppi, tissu emblématique de la Guinée. Il stimule la production locale et permet de positionner le Léppi comme un produit d’artisanat sur la scène internationale.
Vitrine pour les talents guinéens, le projet a également créé l’espace Guinée Créative : il a déjà accueilli plus de 10.000 visiteur·euses et mis en lumière le travail de 31 créateurs et créatrices de mode à travers un pop-up store.

Financé par l’Union européenne et déployé sur l’axe Conakry-Kindia-Mamou, le projet a accompagné plus de 190 entrepreneur·es, contribué à la formalisation de 50 entreprises et permis la création de 110 emplois. Le chiffre d’affaires des entreprises soutenues a augmenté en moyenne de 70 %.  

Innover pour mieux créer

En 2023, Enabel a conclu le projet e-TAMKEEN au Maroc, qui avait pour ambition de digitaliser l’administration publique, et de renforcer les compétences des fonctionnaires au niveau central et local par le biais notamment de formations à l’utilisation d’outils digitaux et de méthodes agiles.

Enabel a coorganisé la deuxième édition de l’Idarathon, un hackathon organisé pour et par les fonctionnaires afin de relever les défis majeurs du service public. Cela s’est soldé par la création d’une plateforme numérique mettant en adéquation les demandeur·euses d’emploi et les postes vacants dans le secteur agricole, d’une application mobile multilingue aidant les citoyen·nes à mieux comprendre les procédures administratives ainsi que d’une plateforme de données garantissant la transparence et la sécurisation des ventes de voitures d’occasion. 

Deux jeunes acteurs sur un tournage en Guinée
Trois femmes voilées qui regardent un écran d'ordinateur

Succès ougandais au New European Bauhaus

Il y a deux ans, nous avons collaboré avec le bureau d’architecture Bkvv et les autorités ougandaises pour construire et rénover des installations de formation professionnelle en Ouganda. Nous avons utilisé des matériaux locaux et des techniques de construction durables pour créer le pavillon que vous voyez sur la photo.
Fabriqué principalement à partir de matériaux renouvelables en bambou, ce pavillon est un exemple saisissant d'architecture respectueuse de l'environnement. Il y a quelques mois, nous avons été ravis de voir le pavillon sélectionné pour le festival New European Bauhaus à Bruxelles, qui présente une collaboration unique entre l'avant-garde du design et l'architecture durables.

Pavillon durable en bambou exposé au Cinquantenaire à Bruxelles

santé.

Véritable investissement dans l’avenir, l’inégalité d’accès aux soins de santé représente un des plus grands obstacles au développement d’un monde juste et durable. Fer de lance et domaine d'expertise historique d’Enabel, la lutte pour une santé universelle apparaît plus que jamais un défi global, à laquelle nous ne saurions nous résigner.

Vers l'équité mondiale en matière de santé 

À ce jour, l’Afrique ne produit que 1 % des vaccins dont elle a besoin. Pour relever ce défi, l’initiative Team Europe MAV+ soutient les ambitions de l’Union africaine quant à une production locale résiliente de vaccins et de produits de santé, ainsi qu’à un écosystème pharmaceutique renforcé sur le continent.

Au Sénégal et au Rwanda, Enabel établit des partenariats avec les autorités réglementaires nationales (l’Agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique ARP et la Rwanda Food and Drug Administration) afin de réglementer de manière exhaustive les produits de santé, en ce compris la fabrication de vaccins, de renforcer les laboratoires de contrôle et de fournir des conseils techniques. 

Lutte contre le paludisme

Caroline Gennez, Ministre de la Coopération au Développement et Bill Gates

Dans le cadre d’une action concertée de lutte contre le paludisme, Enabel, la Bill & Melinda Gates Foundation et Bluesquare ont établi un partenariat stratégique qui leur permet d’intensifier leurs efforts au Niger et au Burundi.

Nous nous attaquons aux causes fondamentales du paludisme en recourant à diverses stratégies, notamment l’amélioration de l’accès à des soins de santé de qualité, l’intégration des activités locales de lutte antipaludique dans les systèmes de santé existants, le renforcement des capacités des programmes nationaux de lutte antipaludique, le développement de systèmes innovants de surveillance et de réaction au paludisme ainsi que l’intensification des efforts de recherche sur cette maladie. 
Toutes ces activités viennent en complément des programmes bilatéraux belges en cours, mis en œuvre au Burundi et au Niger et visant à consolider les systèmes nationaux de santé plus larges.

Moderniser, former, soigner

Depuis plus de dix ans, Enabel place la santé au cœur de sa coopération avec le Burundi, notamment en modernisant les infrastructures médicales et en formant le personnel soignant. 66 centres de santé ont été rénovés et équipés pour assurer des services optimaux, y compris en eau potable et énergie solaire.

Homme travaillant dans un laboratoire dans un hôpital

La digitalisation des services de santé a par ailleurs permis une gestion optimisée des ressources et un meilleur suivi des patient·es : une plateforme centralisée regroupe désormais toutes les données de santé pour un accès facilité.
Enfin, une réforme des formations médicales a été adoptée pour garantir que les professionnel·les disposent des connaissances et compétences les plus récentes.

« Auparavant, il était difficile d’avoir un suivi des donneur·euses de sang, ou d’en trouver un·e pour des besoins en rhésus rares. Maintenant, il nous suffit juste de consulter notre base de données et de l’appeler. »
Ndayiragije Audifax, chargé informatique au Centre national de transfusion sanguine

Kigoma : de l’importance de l’accès à l’eau

L'accès à l'eau potable est essentiel à des conditions de vie décentes – tout comme l'est l'accès aux services d'assainissement. Dans la région de Kigoma en Tanzanie, le projet WASKIRP a soutenu pas moins de 200.000 personnes en ce sens. Et avec une contribution supplémentaire de 900.000 euros du gouvernement tanzanien, le projet sera prolongé jusqu'en janvier 2025 – pour un budget total de 13.700.000 euros. Cette augmentation importante du financement nous permet de progresser rapidement et de compléter des travaux d'infrastructure cruciaux dans les districts de Mkongoro et Kidyama.

Chantier de construction en Tanzanie avec des ouvriers au travail

Visite royale

Le 24 avril 2024, S.A.R le Roi Philippe s’est rendu en visite officielle au sein des bureaux d’Enabel à Bruxelles.

Il a profité de cette occasion pour discuter des enjeux géopolitiques complexes qui influencent les activités d'Enabel, de la crise climatique aux conflits en Ukraine et à Gaza, en passant par les troubles dans l’est du Congo et les défis migratoires. Le Roi a pris part à une table ronde sur la coopération avec la République démocratique du Congo, où nos actions en faveur de la jeunesse, de l'entrepreneuriat, ou encore de la protection sociale lui ont été présentées. 
Il a également échangé avec nos collègues ayant quitté Gaza et discuté du lancement de nos activités en Ukraine, où Enabel mènera un programme de reconstruction. 

Roi Philippe de Belgique entouré d'une femme et d'un homme avec un groupe de personnes en arrière plan

Ce n'est pas fini ! La version complète de notre rapport imprimé est disponible sur notre site web :

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Crédits photos : Colin Delfosse, Elias Halabi, Belgium MFA, Isabel Corthier, YAGA.
© Enabel

In memoriam

Ce rapport d'activités est dédié à notre collègue et ami Abdallah Nabhan, 33 ans, et à son fils Jamal, âgé de 7 ans, tués le 25 avril 2024 à Gaza lors d'un bombardement israélien sur la ville de Rafah. Le père d’Abdallah, âgé de 65 ans, son frère de 35 ans et sa nièce de 6 ans ont également perdu la vie.
Un collègue dévoué et apprécié, Abdallah avait rejoint Enabel en avril 2020 en tant que Business Development Officer dans le cadre d’un projet européen visant à soutenir les petites entreprises de la bande de Gaza.
Comme tou·tes les autres employé·es d’Enabel à Gaza, Abdallah figurait sur la liste des personnes autorisées à quitter Gaza - liste qui avait été remise aux autorités israéliennes il y a plusieurs mois. Nous présentons nos plus sincères condoléances à sa famille. Il nous manquera énormément.

Deux enfants sur un vélo dans une ville en Cisjordanie